Pas une journée sans que l'on ne parle de lui... Depuis son arrivée cet été au Paris Saint-Germain, Zlatan Ibrahimovic est l'attraction médiatique de cette année 2012. Plus que François Hollande et son élection présidentielle. Plus que la sortie du dernier James Bond, Skyfall, qualifié de meilleur James Bond de la série par certains critiques enthousiastes. En octobre, Zlatan Ibrahimovic a ainsi été mentionné 8 700 fois dans les médias de l'Hexagone, selon Le Parisien qui cite Kantar Sport, contre 6 900 fois pour Skyfall...
Le bon filon du PSG
Débarqué pour 20 millions d'euros et un salaire estimé à 9 ou 14 millions d'euros selon les sources, Zlatan Ibrahimovic a fait basculer le PSG dans une autre dimension. De celles des plus grands clubs européens, comme le montrent les chiffres du Parisien. La marque américaine Nike a annoncé vendre plus de maillots et de produits siglés du PSG que de l'Inter de Milan, le club de la capitale française se rapprochant à grands pas de clubs de légende comme Arsenal ou la Juventus de Turin. Par rapport à 2011, la marque au swooch a vu son chiffre d'affaires lié au PSG augmenter de 12 millions de dollars et les ventes de maillots ont explosé, avec une hausse de 37% sur la même période ! Au sein du club même, la zlatanmania comme l'appelle le quotidien francilien se ressent plus que jamais. Depuis l'arrivée du Suédois, le club a reçu plus de 1 000 demandes d'interviews... A tel point que Zlatan Ibrahimovic incarne désormais le PSG à lui tout seul. Ou presque.
Marionnettisé
Comme une évidence, le buteur parisien, qui enfile les buts avec son club comme d'autres les perles, a rapidement eu le droit à sa marionnette aux Guignols, sorte de consécration informelle... "On connaît très bien le football et on connaissait déjà sa personnalité, son caractère et les embrouilles qu'il avait eues par le passé, confie au Parisien Lionel Dutemple, l'un des auteurs de la célèbre émission. Depuis Platini, c'est le plus grand footballeur évoluant en France, on avait donc presque décidé de le faire. Et quand on a entendu et vu sa première conférence de presse où il disait qu'il ne connaissait pas la Ligue 1 mais que la Ligue 1 le connaissait, c'est devenu une évidence."
Les Guignols vont être à l'origine d'une nouvelle expression, dérivée du prénom d'Ibrahimovic : "zlataner". Et le choix du langage n'est pas anodin, comme l'explique Lionel Dutemple toujours : "Son double n'existait pas encore que l'on avait déjà trouvé son vocabulaire et le fameux 'zlataner'. Il est unique, content de lui, c'est le Alain Delon du foot !" Une expression qui a rapidement fait son trou dans les cours d'écoles et même dans la presse qui s'est emparée du phénomène.
L'international Zlatan
Mais la France ne fait que découvrir un phénomène déjà installé en Suède depuis des années, où sa biographie s'est écoulée à plus de 500 000 exemplaires et pourrait rafler l'équivalent suédois du Goncourt français. Moi, Zlatan Ibrahimovic pourrait d'ailleurs voir le jour en France dès le 20 février de l'année prochaine. Dans son pays, l'homme est une véritable idole. Sacré à sept reprises meilleur joueur suédois, son retourné improbable de 30 mètres face à l'Angleterre réussi ce mercredi 14 novembre l'a un peu plus fait entrer dans la légende. Son aura est telle que son partenaire de sélection Jonas Olsson a récupéré les chaussures qu'il portait pendant le match pour les vendre aux enchères et ainsi financer son association qui vient en aide aux prématurés.
Les journalistes locaux estiment également que Zlatan Ibrahimovic mérite tout autant que Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo le Ballon d'or, récompense individuelle qui le fuit depuis des années. "Sur le plan individuel, Zlatan n'a rien à envier à Messi et Ronaldo, analyse Jennifer Wegerup du quotidien Aftonbladet. En 2012, il a brillé dans deux championnats et a fait de grandes choses en sélection."
Pour autant, la zlatanmania n'est pas aussi grande à Paris qu'elle l'était à Milan ou à Turin. Ainsi, le Suédois, qui a enfin trouvé son petit nid douillet dans la capitale française, confiait récemment prendre du plaisir à pouvoir s'y promener tranquillement dans les rues. A son grand étonnement et avec une pointe de déception...