Biographie
- Naissance : 13 mai 1939, Brooklyn
- Âge : 85 ans
- Signe astrologique : Taureau
- Résidence : Etats-Unis
De Taxi Driver à La Leçon de piano en passant par Reservoir Dogs, l'acteur américain Harvey Keitel a établi une filmographie unique depuis la fin des années 60, avec des rôles marquants et une silhouette inoubliable. Il est père de plusieurs enfants de différentes relations, avec Lorraine Bracco, Liza Kamarzin et Daphna Kastner.
Harvey Keitel naît à Brooklyn, New York, le 13 mai 1939, fils d'immigrants juifs roumains et polonais. Ses parents possèdent et tiennent un bistro de quartier, son père en outre a un job de fabricant de chapeaux. Harvey Keitel grandit à Brighton Beach, près de la presqu'île de Coney Island, à l'extrémité de Brooklyn, avec un frère et une soeur. A 16 ans, il s'engage dans les Marines et en 1958 se retrouve au Liban, à combattre dans l'Opération Blue Bat.
Démobilisé, il travaille ensuite comme greffier dans un tribunal durant quelques années, avant de démarrer une carrière d'acteur. Il étudie alors avec Lee Strasberg et commence à jouer dans des pièces de théâtre, dans des petites salles. Après une figuration dans Reflets dans un oeil d'or de John Huston (1967) avec Marlon Brando et Elizabeth Taylor, il obtient la même année un premier rôle avec Martin Scorsese, dans Who's knocking at my door, le tout premier film également du réalisateur new-yorkais. En 1973, le duo se reforme pour Mean Streets, le film qui révèle Scorsese comme un réalisateur de premier plan et laisse entrevoir une carrière exceptionnelle. Keitel et De Niro, dans Mean Streets, se révèlent également comme deux acteurs qui vont marquer leur temps. Pour l'heure, les rôles se font attendre et Harvey Keitel peut heureusement compter sur Scorsese, qui le fait tourner ensuite dans Alice n'est plus ici (1974) et Taxi Driver. Ces films ne sont pas encore "cultes", mais peu à peu l'acteur "à tronche" se fait une place. Il va ensuite trouver des rôles ailleurs que chez Scorsese, tournant entre autres avec Robert Altman (Buffalo Bill et les Indiens, avec Paul Newman 1976), Ridley Scott (Les Duellistes, 1977), Paul Schrader (Blue Collar, 1978), Bertrand Tavernier (La Mort en direct, avec Romy Schneider, 1980), mais ne s'entendant pas avec Francis Ford Coppola, qui le débarque du tournage d'Apocalypse Now (1979), pour le remplacer par Martin Sheen.
Les années 80 venues, il est désormais un acteur solide, mais le plus souvent cantonné dans des rôles de dur à cuire, en raison de sa silhouette déjà marquée par le temps. Mais c'est justement cette personnalité qui lui permet d'inspirer également des réalisateurs européens, comme Ettore Scola qui l'emploie dans La Nuit de Varennes (1982), avec Jean-Claude Brialy et Marcello Mastroianni, ou Arnaud Selignac qui le caste dans Nemo (1984) avec Carole Bouquet. Il joue dans des films italiens, espagnols, français et reste un habitué des gros films noirs américains : on le voit notamment dans Wise Guys de Brian de Palma (1986), mais aussi dans une comédie dramatique comme Falling In Love avec Meryl Streep et Robert De Niro. Quand Scorsese le rappelle pour La Dernière Tentation du Christ (1988), c'est pour lui offrir le rôle de Judas Iscariot. Jack Nicholson lui offre de partager le premier rôle avec lui de Two Jakes, sa suite au Chinatown de Polanski (1990).
Il enchaîne avec une prestation remarquée dans Thelma et Louise de Ridley Scott (1991) et attaque ainsi les années 90 avec l'aura d'un acteur profond, à la fois solide d'apparence mais capable d'exprimer des failles. Après avoir accepté de jouer dans nombre de premiers films, avec des réalisateurs qui ont ensuite fait leurs preuves (Ridley Scott, Martin Scorsese, Paul Schrader, James Toback, Alan Rudolph), il encourage ainsi un nouveau venu dont il va coproduire le premier film et en jouer le premier rôle : Reservoir Dogs (1992), de Quentin Tarantino. Ce dernier n'est pas le seul à juger Harvey Keitel indispensable : l'acteur honore trente-cinq films de sa présence dans cette décennie prodigieuse. Parmi eux, on retiendra en priorité Bugsy (1991) de Barry Levinson, qui lui rapporte une nomination aux Oscars, et La leçon de piano de Jane Campion, seule femme à remporter la Palme d'Or à Cannes avec ce film (1993). Il la retrouve en 1999 pour Holy Smoke. Mais aussi Pulp Fiction (1994) de Tarantino, Clockers de Spike Lee (1995), Une nuit en enfer de Robert Rodriguez (1996), Le Regard d'Ulysse de Théo Angelopoulos (1995). On le voit aussi bien dans de gros films policiers (Copland, avec Sylvester Stallone et Robert De Niro, 1997) que dans des films d'auteur comme Smoke (1995) ou Lulu On The Bridge de l'écrivain Paul Auster (1998). Mais c'est surtout dans les films d'Abel Ferrara qu'il crève l'écran, en double de ce cinéaste hanté, dans Bad Lieutenant (1992) puis Snake Eyes (1993), dans des rôles brutaux, écorchés, inquiétants. Il termine la décennie comme la précédente : après Coppola, c'est Stanley Kubrick qui le vire du plateau d'Eyes Wide Shut pour le remplacer par Sydney Pollack. S'engueuler avec deux immenses réalisateurs, n'est-ce pas le signe d'une personnalité hors norme ?
En 2002, Harvey Keitel est honoré par le prix Stanislavsky pour une carrière exceptionnelle passée à mettre en pratique l'enseignement de l'école Stanislavsky. Depuis que le nouveau siècle a commencé, Harvey Keitel tourne plusieurs films par an, comédies, policiers, drames, films de guerre ou d'horreur...
Dans Inglorious Basterds (2009) de son ami Tarantino, il est seulement présent par la voix. En 2014, on le voit dans le multi-récompensé Grand Budapest Hotel de Wes Anderson. Entre deux films, l'icône du cinéma indépendant américain trouve le temps de jouer dans quelques téléfilms, dans un clip de Jay-Z (D.O.A.) et un autre de son épouse Beyoncé (Pretty Hurts).
Fin 2019, il fait partie de la distribution de haut vol (De Niro, Pacino, Joe Pesci, Bobby Cannavale) de The Irishman, nouveau film du fidèle Scorsese proposé en exclusivité sur Netflix.
Entre 1982 et 1993, Harvey Keitel a partagé la vie de l'actrice Lorraine Bracco (Les Sopranos), avec laquelle il a eu une fille, Stella (1985), mais le couple s'est séparé dans la douleur. En 2000, il a un fils de sa relation avec Liza Kamarzin, puis il épouse en 2001 l'actrice canadienne Daphna Kastner, dont il a un autre fils en 2004.