Pour beaucoup de sportifs, l'or olympique est un Graal qu'ils espèrent tous avoir au moins une fois dans leur vie, mais pour Hugo Boucheron, cette médaille n'a pas eu que des effets positifs sur sa vie. Véritable phénomène de l'aviron, le Français de 29 ans a littéralement tout gagné dans sa carrière quand il se présente avec son partenaire de toujours, Matthieu Androdias, aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021. Deux fois champion du monde, il remporte la médaille d'or en deux de couple, un objectif vital pour lui, comme il le raconte dans les pages du Parisien aujourd'hui. "Gagner les Jeux, c'était mon rêve ultime. Mais quand je vous dis ça, ça m'obnubilait vraiment, c'était addictif au possible. Ça m'a rendu hyper égoïste. (...) Je suis devenu complètement barjot, et en plus il y a eu le Covid et ses conséquences. En fait, j'ai creusé mon trou avant les JO", raconte-t-il.
En effet, malgré son titre olympique, Hugo Boucheron ne va pas bien du tout et en mars dernier, il renonce aux Championnats de France sur bateaux courts en raison d'une "petite dépression", comme il l'explique à l'époque. Un épisode dépressif qui commence en octobre 2021, soit quelques mois seulement après son titre olympique au Japon. "C'est monté progressivement en intensité. J'éprouvais un dégoût de tout, je me questionnais sur énormément de sujets, et pas que sur le sport. Ce qu'il faut savoir, c'est que tout y passe dans ces cas-là, même des questions sur ta propre existence. C'est allé jusqu'aux pensées suicidaires. Ça, c'était lors du moment le plus difficile, en milieu de saison", poursuit l'avironniste.
C'est lié à plein de choses. Tout n'est pas forcément en rapport avec l'aviron
Une période terrible pour le jeune homme originaire de Lyon, qui tente malgré tout de s'en sortir. "J'ai commencé à travailler avec une préparatrice mentale. On a d'abord pris rendez-vous avec une psychiatre pour faire l'état des lieux et pour me sortir du très très noir", raconte Hugo Boucheron, avant d'évoquer la nature de cette dépression : "C'est lié à plein de choses. Tout n'est pas forcément en rapport avec l'aviron, mais je le garderai pour moi."
Malgré cette passe difficile, l'athlète s'en est parfaitement sorti et après avoir su remonter la pente, il est devenu champion du monde de deux de couple pour la seconde fois le week-end dernier en République tchèque. "Quand je regarde mon année et la manière dont elle s'est passée... J'ai pas mal touché le fond, on va dire. Retrouver ce niveau-là pour cette compétition, c'était surprenant", conclut-il.