"C'est mauvais, je sais" : Gérard Leclerc et son demi-frère Julien Clerc, ce sujet délicat (et familial) dont ils ne parlaient pas

Il laisse derrière lui une famille en deuil. Mardi 15 août 2023, Gérard Leclerc est décédé. A 71 ans, le journaliste est mort aux commandes d'un petit avion de tourisme. Son corps a été repêché et identifié ce mercredi. Parti en direction de La Baule, il devait rejoindre son demi-frère Julien Clerc qui doit se produire jeudi 17 août sur scène. En 2013, le chanteur avait d'ailleurs accepté de revenir sur sa relation avec le journaliste à l'occasion de la sortie de son autobiographie écrite par Sophie Delassein et qu'il n'avait alors pas lue. Et entre les deux hommes, un sujet tabou : celui de leurs deux mamans. "J'ai compris très tôt comment étaient disposées les pièces du puzzle, et je me suis fondu là-dedans. Gérard, mon frère cadet a découvert ma vraie mère à l'occasion de mon premier Olympia, en 1970. Nous n'en avons jamais discuté, lui et moi, je crois. Le non-dit, c'est mauvais, je sais", confiait Julien Clerc au quotidien Le Parisien.

Julien Clerc naît en 1947, fruit du mariage entre Évelyne Merlot et Paul Leclerc. Le 2 septembre 1951, Gérard Leclerc voit le jour. Son papa est Paul Leclerc et sa mère se prénomme Ghislaine Téry. Julien Clerc était très attaché à sa belle-mère. "Je l'appelais "maman", je la considérais comme telle. Elle a été extraordinaire, d'autant que mon père a parfois été un emmerdeur", lâchait-il. Il faut dire que le divorce entre ses deux parents, Julien Clerc, a eu du mal à le vivre : "La différence était très marquée entre ces deux foyers. Chez ma mère, à Paris, il y avait encore les toilettes sur le palier et on lisait L'Humanité. Mon père, lui, habitait Bourg-la-Reine (Hauts-de -Seine), on allait à la messe des Rameaux et il achetait Le Figaro. Même sur le plan musical, c'était très tranché. D'un côté, Brassens, le jazz et une certaine chanson populaire..., de l'autre, la musique classique."

Toutefois, cette enfance a permis à Julien Clerc de se forger un caractère bien trempé et d'avoir un demi-frère. "Ça avait un côté amusant, malgré toute la tristesse. Du coup, je n'aime pas les comportements sectaires. Il y a des gens bien partout. Et puis j'ai eu une chance inouïe : mes parents appartenaient à des milieux totalement opposés, mon père était gaulliste, la famille de ma mère était communiste. Moi, j'ai fait partie de ces deux camps-là. C'était d'ailleurs assez rare : on n'épousait pas si facilement la fille de sa femme de ménage. Le divorce des parents est un malheur de la vie mais on peut y puiser une sensibilité", confiait alors le chanteur. A cette heure-ci, la chanteur, endeuillé, ne s'est toujours pas exprimé sur la mort brutale de son demi-frère.