En 2002, Lionel Jospin était largement pressenti pour passer au second tour de l'élection présidentielle. Mais contre toute attente, c'est finalement Jean-Marie Le Pen qui a décroché son ticket, au coude à coude avec Jacques Chirac. Blessé, Lionel Jospin décide finalement de se retirer de la vie politique et de se faire bien plus discret dans les médias. Mais à 86 ans, il reste tout de même très au fait de la politique française. Invité à se confier sur les ondes de France Inter ce vendredi 1er septembre 2023, il a tenu à donner son avis sur la situation actuelle de la France.
Désigné pour remplacer exceptionnellement Nicolas Demorand et Léa Salamé, Ali Baddou animait ce matin la matinale de France Inter. Pour questionner Lionel Jospin, le journaliste a accueilli certains auditeurs par téléphone et une femme en particulier s'est montrée assez virulente envers l'ancien Premier Ministre. Caroline, d'Aix-en-Provence, n'a en effet pas mâché ses mots en revenant sur ce fameux jour où l'homme politique a annoncé son retrait définitif. "Ce n'est pas vraiment une question mais je reste très très en colère de votre départ de la scène politique en 2002. J'estime que depuis que vous êtes parti, on n'a plus de leader. Il y a eu des grandes figures socialistes évidemment, dont M. Hollande qui a été élu, Ségolène Royal et d'autres mais ça a été terrible que vous partiez comme ça. Vous nous avez abandonné Monsieur et moi, ça me dégoûte !", a-t-elle lâché encore très déçue malgré les années écoulées.
Qui a abandonné qui ?
Gêné, Ali Baddou s'est alors empressé de prendre la parole pour tenter d'alléger l'atmosphère. "Laissez Lionel Jospin vous répondre Caroline, parce que vos mots sont extrêmement forts et au-delà du compliment, il y a ces mots très durs : 'Vous nous avez abandonnés'", a-t-il temporisé.
Mais Lionel Jospin n'a pas pour habitude de se laisser faire. Lui aussi toujours déçu malgré le temps qui s'est écoulé, il a tenu à rappeler un point essentiel à la fameuse Caroline. "Qui a abandonné qui ? Ce n'est pas moi qui me suis éliminé du second tour de l'élection présidentielle. Il y a eu un vote. C'était le vote du peuple français. Si la majorité plurielle qui avait plutôt bien gouvernée, à laquelle on se réfère encore aujourd'hui, ne s'était pas bêtement divisée au moment de l'élection. Si elle n'avait pas eu cinq candidats des cinq partis qui la composait, j'aurais été présent au second tour et le sort de l'élection présidentielle aurait peut-être été différent", a-t-il conclu, laissant ainsi planer un petit silence...