S'il y a bien une chose que l'on doit retenir du passage sur Terre de Charlotte Valandrey, c'est bien son courage. Le parcours de vie de l'artiste aux multiples facettes a été semé d'embûches. À seulement 17 ans, elle apprend sa séropositivité. Sous trithérapie, Charlotte Valandrey va développer d'importants problèmes cardiaques nécessitant des greffes.
Et alors qu'elle avait reçu un nouveau coeur, son troisième, elle est décédée. Une semaine après sa mort, Gala lui a rendu hommage en publiant l'entretien qu'elle leur avait accordé en mars dernier à l'occasion de la publication de son livre Se réconcilier avec soi aux éditions Robert Laffont. Une interview bouleversante au cours de laquelle la comédienne, star de Demain nous appartient à l'époque, commençait gentiment à poser les armes.
Les difficultés, Charlotte Valandrey les a affrontées grâce à sa force de caractère mais surtout grâce à sa fille Tara, née de son histoire avec Arthur Lecaisne. Elle-même le confiait à l'époque : "Il m'est arrivé par le passé de toucher le fond et, dans ces moments-là, ma fille a été ma force." Toutefois, elle envisageait déjà la possibilité de la fin : "Si ça devait de nouveau arriver, j'y penserais bien sûr, mais quelque chose a changé... Si vraiment je ne voyais pas le bout du tunnel, ce n'est pas Tara qui me ferait rester ici... Je sais, c'est dur ce que je dis..."
Quatre mois plus tard, Charlotte Valandrey a rejoint les étoiles malgré l'espoir qu'elle avait fait renaître, n'a pas permis à la comédienne de continuer le chemin de la vie. C'est auprès de son papa Jean-Pierre, de sa soeur Aude et de sa fille Tara que Charlotte s'en est doucement allée, faisant part de son souhait de rejoindre sa défunte maman, Anne-Marie.
Ne sachant pas si elle pourrait un jour avoir des enfants sans leur transmettre le VIH, Charlotte Valandrey a explosé de joie en devenant la mère de Tara, son portrait craché. Entre elles, une relation fusionnelle s'est vite installée, en dépit des absences de l'artiste que son bébé lui avait déjà reprochées : "Pendant dix ans, j'étais là bien sûr, mais j'étais trop prise par ce qui m'arrivait, je n'ai pas été une maman comme les autres mamans. Avec la mienne, j'avais le petit-déjeuner le matin, le déjeuner à midi, je ne mangeais jamais à la cantine. Ce sont des choses que je n'ai pas faites pour Tara."
Émue, Charlotte Valandrey avait poursuivi : "Je ne lui ai pas encore demandé pardon. Mais pas loin quand même..." A présent, Tara vit avec leurs souvenirs. Et nul doute qu'elle a pardonné celle à qui elle rendait encore hommage ce 19 juillet lors des obsèques : "C'est la personne la plus forte que je connaissais, avec la plus grande rage de vivre." Tara vivra aussi pour elle désormais.