Le 18 de juin 2021, la justice a décidé de placer en détention provisoire pour homicide par conjoint Cédric Jubillar, le mari de Delphine qui a disparu depuis le mois de décembre 2020 sans laisser aucune trace. S'il clame depuis le début son innocence, de nombreux éléments à charge alourdissent son dossier. Il continue donc de rester en prison dans la maison d'arrêt de Toulouse-Seysses. De nouvelles révélations ont fait surface et ne vont pas en la faveur du peintre-plaquiste de 34 ans qui était en procédure de divorce avec l'infirmière disparue : les échanges qu'il a eus avec un ancien employeur avec qui il avait sympathisé à l'époque.
En 2019, Cédric Jubillar fait des travaux pour un couple installé à Albi. Le temps de son chantier, il discute avec son employeur. Ce dernier vient de transmettre à La Dépêche du Midi leurs conversations, conscient que ce qui pouvait lui paraître léger à l'époque ne l'est plus au regard des suspicions sur celui qui est le dernier à avoir vu Delphine Jubillar vivante. Il a hésité avant de se confier, ne voulant pas accabler plus qu'il ne l'était le peintre-plaquiste, mais a décidé de sortir du silence désormais. Il relate notamment leur discussion sur la façon de faire disparaître un corps.
Au cours d'une soirée et pendant une pause dans son travail, Florent - son nom d'emprunt - a sympathisé avec Cédric Jubillar : "On s'est bu des bières et on a commencé à discuter de tout et de rien. À un moment il nous a demandés : comment vous feriez disparaître un corps sans laisser de traces ?" Tout le monde donne son avis, "en rigolant" précise-t-il, sur la meilleure façon de faire. Il se souvient des différentes thèses débattues : "Brûler le corps ?", "le plonger dans un bain d'acide ?", "le donner à manger aux cochons ?", "lacérer le corps au niveau du ventre et de le jeter dans le Tarn pour que les silures s'en occupent ?"
À la lumière des événements qui ont suivi le 15 décembre 2020, cet échange prend une toute autre dimension. Pour autant, l'homme qui s'est confié à La Dépêche tient à préciser le contexte de cette conversation : "Il n'avait pas fait référence à sa femme ou à n'importe qui d'autre. Et on n'en a jamais reparlé. D'ailleurs à l'époque il semblait être assez heureux, il était fier de construire sa maison - il nous montrait les photos de l'intérieur sur son téléphone - et d'avoir bientôt un deuxième enfant." Si cela n'est pas à charge, cela montre, encore une fois, la complexité du personnage qu'est Cédric Jubillar. Provocateur inlassable, meurtrier ou les deux ? Le travail de la justice est loin d'être terminé.
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.