Lorsqu'elle est montée, rayonnante, sur la scène des César en février dernier pour recevoir la statuette de la meilleure actrice dans un second rôle, ce passé douloureux a dû lui sembler très loin ! Actrice très populaire, qui brillait, très jeune, dans Les Héritiers ou Le Ciel attendra mais qui a littéralement brûlé l'écran dans Portrait d'une jeune fille en feu, Noémie Merlant a connu la consécration avec son rôle dans L'Innocent de Louis Garrel. A l'affiche ce mercredi de la nouvelle comédie d'Eric Toledano et Olivier Nakache (Nos Jours heureux, Intouchables, Hors-normes, etc...), elle devrait à nouveau crever l'écran entourée de Jonathan Cohen et Pio Marmaï .
Mais si tout semble lui réussir désormais, l'actrice de 34 ans a vécu un début de carrière compliqué : à 17 ans, elle arrive à Paris pour prendre des cours au prestigieux Cours Florent. Et pour payer les frais, elle se lance comme mannequin. Une décision qui aura de graves conséquences sur sa vie. "Je suis partie au Japon, à 18 ans, et là-bas, on te mesurait vraiment tous les jours. Je suis devenue anorexique-boulimique", explique-t-elle en effet cette semaine dans le magazine Society.
Et elle descend très bas. "A force de me dire que je n'étais pas assez mince ou maigre alors que je faisais du sport tous les jours –je faisais 45 kilos, hein-, je ne savais plus quoi faire parce que je ne voulais pas non plus d'une vie où je ne mangeais pas. Du coup, j'ai commencé à chercher sur Internet comment faire et j'ai trouvé des trucs sur l'anorexie et la boulimie. Et j'ai dit : 'Super, je vais faire ça : je mange et je me fais vomir'. Et à chaque repas, matin, midi et soir, pendant des années, pour pouvoir faire ce boulot, payer des cours de théâtre et mon loyer", confie la jeune femme, qui a finalement fini par mettre un terme à tout cela au début des années 2010, notamment lorsque le cinéma a commencé à marcher pour elle.
"Un jour sur Internet, je suis tombée sur une fille qui était morte d'un oedème ou je ne sais pas quoi faire vomir. Je ne pensais pas que ça pouvait arriver. Ça m'a sciée, j'ai eu peur, j'ai donc arrêté du jour au lendemain – ce qui est rare, normalement, il faut se faire aider longtemps", se souvient-elle. Consciente qu'il "faut tout de même être mince pour être actrice", mais que tout est "moins strict", elle garde un souvenir mitigé de cette période et surtout du milieu : "Mannequin c'est 'Sois belle et tais-toi'. T'es de la viande". assène-t-elle.
"Mesurée en permanence", critiquée sur son physique, la jeune femme a également été confrontée à un "agresseur sexuel" à 17 ans, un "photographe assez connu" qui l'avait fait poser topless avant de lui toucher la poitrine. Aujourd'hui, elle est claire : le plus important, c'est sa santé mentale. Et pour l'amie d'Adèle Haenel ou encore des réalisatrices Céline Sciamma a et Marie-Castille Mention-Schaar plus question de laisser la place aux "tyrans" !