Quel destin tragique que celui de Pascale Ogier. Fille de l'actrice Bulle Ogier et d'un musicien, jeune actrice en devenir, la jeune femme, étoile montante du cinéma français au début des années 80, aurait dû être une idole du cinéma. Malheureusement, la vie en a décidé autrement : sortie au Palace, l'une des boîtes de nuit les plus branchées de ce mois d'octobre 1984, la jeune femme fait une probable overdose (cachée pendant plus de vingt ans...), qui arrête son coeur, déjà fragile.
Ses amis, qui ne sont pas au courant qu'elle souffre d'une malformation cardiaque, tardent à appeler les pompiers. La jeune femme meurt, à quelques heures de ses 26 ans, et alors que le sulfureux Ave Maria, dans laquelle elle joue l'un des premiers rôles, lui apportera une célébrité posthume qu'elle ne connaîtra jamais. Pourtant, tout cela aurait sans doute pu être évité : quelques heures avant son décès, l'une de ses amies s'était alertée sur son état de santé.
Interrogée par Libération, Aline Isserman, qui faisait partie de ses proches, avait expliqué : "Elle était très fatiguée et j'insistais pour qu'elle lève le pied... Nous avions eu cette même conversation quelques jours avant, mais elle n'avait pu s'échapper de ce bonheur énorme qu'elle était en train de vivre... Pascale, épuisée, essorée, était ravie de ce tourbillon. Il devait être entre 19 heures et 20 heures, je lui dis au revoir sur le trottoir".
La jeune femme ne la reverra plus, et doit regretter aujourd'hui de ne pas avoir été plus persuasive. Tout en sachant que son amie était tombée dans le piège de la drogue, un critère qui, pendant longtemps, n'a pas été évoqué officiellement. Pourtant, le chanteur Renaud, qui la connaissait bien, n'avait pas hésité à en parler dès les années 80, sous couvert de l'un de ses tubes les plus célèbres.
En 1985, sur son album Mistral Gagnant, le père de Lolita et Malone avait fustigé la drogue et les "charognes de dealers" dans sa chanson P'tite Conne, qu'il avait dédié à la jeune femme sans jamais la nommer. Dans les autres amis de la jeune femme, on comptait également Thierry Ardisson, mais aussi une certaine Pauline Lafont, également brutalement décédée quelques années plus tard dans l'éclat de la jeunesse...