Alors que les sondages quotidiens le prédisent ancré à la 3e place de l'élection présidentielle, entre 15 et 17% des intentions de vote, Jean-Luc Mélenchon compte sur le vote utile à gauche pour obtenir sa qualification au second tour, au détriment de Marine Le Pen qui s'envole avec jusqu'à 23% d'intentions de vote. Le candidat de LFI vient de recevoir le soutien public de son ex-rivale, Christiane Taubira.
Candidate tardive à la présidentielle, l'ancienne ministre de la Justice avait remporté la très décriée Primaire populaire puis avait échoué à obtenir les fameux 500 parrainages nécessaires pour concourir. Depuis, elle se faisait discrète mais vient de sortir du silence pour apporter son soutien public à Jean-Luc Mélenchon. Ce vendredi 8 avril, elle a fait savoir dans un communiqué qu'elle va voter pour le candidat de La France Insoumise "pour barrer la route à l'extrême droite" alors que "l'accession au pouvoir" est à ses yeux "un risque auquel nous ne pouvons nous résoudre".
Il faut dire que Marine Le Pen, qui avait initialement souffert de la candidature de son concurrent Eric Zemmour - qui a notamment rallié sa nièce Marion Maréchal et des cadres du Rassemblement National à ses côtés - semble dans la dernière ligne droite siphonner les voix de l'ancien journaliste et chroniqueur télé, tombé en dessous des 10% d'intentions de vote. De quoi rejouer le match de 2017 face à Emmanuel Macron, donné toujours largement en tête malgré une baisse constante dans les sondages ?
Pour l'éliminer "dès le premier tour", "le candidat de gauche en situation de le faire est aujourd'hui Jean-Luc Mélenchon. Dimanche, il aura mon vote", conclut Christiane Taubira. Au passage, la figure médiatique du Mariage pour tous égratigne la désunion de la gauche qu'elle avait dit vouloir conjurer en se présentant à la Primaire populaire. "Ce scénario électoral était prévisible ces derniers mois. Toute la gauche le savait. Un nécessaire rassemblement exigeait des efforts pour que la gauche et l'écologie ne soient pas éliminées au premier tour", a-t-elle ajouté. Des critiques contre Anne Hidalgo (PS), qui stagne dans les profondeurs des sondages, et Yannick Jadot (EELV) guère plus haut...
Pour rappel, le premier tour de l'élection présidentielle se tient le dimanche 10 avril 2022.