Emblème féminin du cinéma des années 60, avec son physique de rêve et sa gouaille inimitable, Brigitte Bardot est une femme qui a toujours aimé son indépendance. Mariée quatre fois, libérée, ardente et attachée à sa liberté de ton et d'expression, la comédienne n'a jamais eu peur de s'exprimer sur tous les sujets, même les plus brûlants. Et si, la plupart du temps, son cheval de bataille reste le bien-être animal (qu'elle défend depuis les années 70), elle peut également donner son avis sur la société qui l'entoure.
Comme elle l'a fait dans Le Point cette semaine, d'ailleurs. Interrogée par nos confrères sur son statut d'icône féminine, la comédienne a d'abord nié le fait que tout cela ait été réfléchi. "Je n'ai jamais songé un instant incarner le mouvement de libération des femmes. Tout ça, je l'ai fait parce que je refusais de rester derrière les barreaux des conventions de l'époque : je voulais être moi-même", débute-t-elle. Des conventions féminines qui ont beaucoup évolué, notamment grâce à elle, à sa vie amoureuse assumée et à ses libertés prises dans un monde où les hommes étaient aux commandes.
C'était la spécialité des machinistes
Mais aujourd'hui, Brigitte Bardot ne s'y reconnait plus. Pas vraiment en accord avec le mouvement MeToo, qui a dénoncé l'abus et les agressions sexuelles de nombreux hommes dans le cinéma, elle se souvient au contraire de tournages où les gestes que l'on voit aujourd'hui comme déplacés étaient considérés différemment de son point de vue. "Pendant les tournages, j'adorais qu'on me mette les mains aux fesses quand je passais, se souvient-elle en riant dans le magazine. C'était la spécialité des machinistes, des gens très gentils, tous des super copains. Sur les tournages, les ambiances étaient libres, familiales."
Un point de vue à l'encontre de beaucoup de discours actuels mais qui symbolise Brigitte Bardot : pas question pour elle d'entrer dans un moule, même à 88 ans, et même 50 ans après s'être retirée du cinéma. D'ailleurs, elle le revendique : la liberté de la femme qui consisterait à être "seule" et "tout en travaillant, à élever ses enfants et faire ses courses", pour elle, pas question ! "Ce n'est pas une vie, c'est un esclavage", assène-t-elle à nos confrères.
Une interview sans concession, à son image, pour une femme parfois "traquée, harcelée, traînée dans la boue" ... mais qui est loin de lâcher ses combats !