L'enfer de l'addiction à la drogue, tout le monde peut en être victime. C'est le message de prévention que souhaite véhiculer une journaliste française qui a lutté durant dix longues années au côté de son fils. Il s'agit de Roselyne Febvre, cheffe du service politique de France 24. Auprès de nos confrères du magazine Télé Star, en kiosques lundi 27 juin 2022, elle se livre en parallèle de la diffusion de l'émission Mon enfant chéri sur LCP.
Tout a commencé il y a bien longtemps, alors que Romain n'était âgé que de 15 ans. Il a été arrêté par la police alors qu'il se trouvait en possession de cannabis. Roselyne Febvre pense alors qu'il s'agit là d'un fait isolé, "que c'est occasionnel". "Je surveille, mais en fait il fume tous les jours", regrette cette ancienne présentatrice de Soir 3 qui intervient dans les journaux et anime Mardi Politique, Politique et Face à Face. Les notes de Romain chutent et il finit par se reprendre face à la menace de tripler sa classe de seconde. Mais pour un temps, seulement...
Quelques années plus tard, alors qu'il est âgé de 19 ans, Romain s'installe avec sa petite amie. C'est là qu'il rechute. "Sa consommation va aller crescendo. MDMA, kétamine, champignons qu'il fait pousser dans son studio...", se souvient celle qui a participé à la création de la chaîne France 24. Inquiète, elle tente de nouer le dialogue avec son fils mais celui-ci assure que tout va bien. "Jusqu'au jour où il disparaît et où je le retrouve au commissariat, en pleine crise psychotique", raconte Roselyne Febvre. De là, le jeune homme est interné à Sainte-Anne, hôpital psychiatrique de la capitale. Pendant deux ans, il enchaîne les allées et venues, "sans qu'aucun diagnostic ne soit posé". Puis, il est annoncé "bipolaire, schizophrène, psychotique". "Je retrouve mon fils amaigri, zombifié, qui me regarde la tête penchée... C'est terrifiant", se souvient-elle.
Aujourd'hui, Romain a 27 ans et se porte bien mieux. "Il n'a rien consommé depuis un an et est sorti il y a trois mois de son dernier centre de prise en charge. Il habite un petit studio à 400m du mien. Il vient déjeuner et dîner chez moi tous les jours, confie Roselyne Febvre. Il mène un combat à vie contre l'addiction et moi, je n'arrêterai jamais de m'inquiéter pour lui. J'aimerais juste qu'on arrête de dire que quelqu'un se drogue parce qu'il le veut bien : l'addiction est une maladie, terrible." Un témoignage fort d'une mère qui continue à se battre pour son fils.