Il figure parmi les personnalité préférées des Français ce qui ne l'empêche pas de ne pas faire l'unanimité. Yannick Noah s'est exprimé sans langue de bois pour Le Journal du dimanche du 16 octobre 2022 après trois années silencieuses, lui qui revient avec un 12e album, La Marfée. Ce chef de famille comme de village aussi, sur ses terres camerounaises, est notamment revenu sur les critiques qu'il a pu subir, admettant être parfois clivant.
Yannick Noah dit et fait ce qu'il pense. Il admet avoir été à une époque en guerre contre une certaine bourgeoisie parisienne, tout en s'occupant de ses associations pour les enfants défavorisés (Fête le mur et Les Enfants de la Terre) : "Entre mon image et mes convictions humanitaires, un truc n'allait pas. Je ne voulais plus être le nègre de service, je voulais exprimer des choses. Je peux me tromper, dire des conneries, mais si on me pose une question, je réponds. Et pendant ce temps, je me fais chier à écouter des gens qui disent toujours les mêmes choses, à commencer par les sportifs. Je suis donc passé de numéro un à... inexistant !"
Le tennisman mythique avait aussi détonné avec une chanson, Ma Colère, sortie en 2014 et qui a pu être mal perçue par une partie de son public. Il a décidé de ne plus l'interpréter sur scène et explique pourquoi : "Les gens ne sont pas prêts, ils subissent. Quand j'ai fait cette chanson, j'étais personnalité préférée des Français, j'avais un pouvoir de faire du bien, de rassembler les Noirs et les Blancs, c'est toute mon histoire. Mais je me suis fait défoncer sur les réseaux sociaux : tout à coup, j'étais un Africain, on m'invitait à rentrer chez moi, on me traitait d'exilé fiscal... Tous ces éléments de langage qui reviennent depuis vingt ans."
Père de 5 enfants et grand-père, l'artiste de 62 ans semble être libéré et serein, même si certaines choses continuent de le toucher. Comme le fait de ne pas beaucoup figurer dans le stade où il a vu la gloire en 1983 : "Il y a deux ans, j'étais à Roland avec mes enfants : dans le stade, il n'y avait rien de moi, si ce n'est une photo dans un couloir. Je me dis : 'Quand je ne serai plus là, si mes gamins viennent à Roland, on va leur donner un ticket ou pas ?'" Il a donc été touché de savoir que Gilles Moretton, président de la Fédération avait prévu quelque chose pour marquer le coup l'an prochain pour le 40e anniversaire de sa victoire.