En 1974, Arlette Laguiller devient la première femme à se présenter à une élection présidentielle en France, défendant les couleurs du parti Lutte ouvrière. Alors que celle de 2022 approche, la femme politique de 81 ans s'est longuement exprimée sur l'état actuel de la France et ses combats de toujours dans Le Point le 18 octobre 2021. Elle est notamment revenue sur sa situation familiale.
Si de nombreuses personnalités politiques abordent leur vie privée et posent avec leur époux ou femme dans les magazines, Arlette Laguiller fait partie de celles qui préfèrent verrouiller ce domaine intime. Ce qui n'empêchera pas les commentaires et remarques sur son statut conjugal. La rumeur veut que les membres de Lutte ouvrière doivent rester célibataires pour se consacrer totalement au combat des travailleuses et travailleurs. Elle rétorque : "Personnellement, je n'ai jamais eu envie de me marier, on peut être amoureuse sans se marier, chacun vit comme il veut. C'est sûr qu'avoir une vie de famille avec des enfants, c'est un peu un frein pour militer, à moins d'être riche, d'avoir des bonnes ou des nounous, mais, dans ce cas-là, il y a peu de chances que vous militiez à LO."
Autre sujet délicat et intime, les enfants. Arlette Laguiller ne tourne pas autour du pot : "Je n'ai pas eu d'enfant par choix." Puis, elle aborde finalement son enfance pour expliquer que cette décision a été nourrie par son passé : "J'avais un peu élevé mes frangins et suppléé ma mère qui était souffrante, je sais ce que c'est que d'élever des enfants, je sais le temps que ça prend, les préoccupations que ça crée et j'ai choisi en connaissance de cause de mener ma vie autrement." Se décrivant comme "pas assez courageuse" pour élever des enfants et militer pour LO, elle finira par souligner que d'autres passionnés, comme les scientifiques, ne sont pas montrés du doigt quand ils ne veulent pas fonder une famille, pour se consacrer pleinement à leur métier.
Sa successeuse et candidate pour les prochaines élections, Nathalie Arthaud, cultive le même goût de la discrétion et du mystère pour ne pas se détourner de sa lutte finale, celle pour LO. Ses propos rappellent furieusement ceux de son aînée : elle vit en concubinage en Seine-Saint-Denis, n'a pas d'enfant et affirmait "l'assumer totalement" en précisant que c'était "un choix personnel" au cours d'une émission de radio en 2017 relayée par France Bleue Ile-de-France.