Dans son ouvrage Lettres d'excuses (éd. L'Archipel), Patrick Chesnais a décidé de s'excuser auprès des gens qui lui sont chers mais aussi des lieux, ou encore de sa jeunesse. S'il écrit naturellement à son fils, Ferdinand, brutalement disparu à l'âge de 20 ans dans un accident de voiture, dès le premier chapitre, il s'adresse aussi à des endroits qui ont compté, comme Paris, qu'il a quittée, mais aussi l'Île de Ré. Et évoque un grand nombre d'artistes qui y ont passé des vacances inoubliables, ou encore l'ont désertée. C'est le cas notamment de Nathalie Baye, qui n'a visiblement pas apprécié voir de nombreux Parisiens débarquer dans son havre de paix.
"Et puis ceux qui t'ont abandonnée, écrit Patrick Chesnais. Nathalie Baye : 'Les Parisiens d'ici m'emmerdent'." Apparemment, la mère de Laura Smet, qui elle a choisi le Cap Ferret, n'apprécie que peu voir un grand nombre de ses voisins parisiens réunis sur l'Île de Ré l'été. Et elle n'est sûrement pas la seule puisque Patrick Chesnais, lui aussi, n'a pas épargné l'île située dans le golfe de Gascogne, et s'en excuse auprès d'elle, après y avoir passé plus de quarante-cinq ans de bons moments. Il fait également la liste des autres personnalités qui l'ont abandonnée, comme Nathalie Baye, ses "détracteurs".
Patrick Chesnais écrit : "Fabrice Luchini, parti dans le Sud : 'J'ai fait une grosse affaire.' Élie Chouraqui a rejoint Israël, et Bedos la Corse ('Beaucoup trop froid'). Tu vois, Ré, tu as aussi tes détracteurs. Micheline Presle : 'Ça m'a pas plu, pas plu du tout.' Berléand n'y viendra plus. Nicole Garcia : 'J'en ai marre, j'ai envie de vendre.'." Vendre, Patrick Chesnais lui-même y a songé. Mais dans sa lettre d'excuse à son havre de paix, il confie : "Moi je veux bien vendre, mais pour aller où ? Tu vois, quand je te compare, je te trouve des qualités, un peu comme moi." Et de préciser qu'il y passera néanmoins l'hiver, là où il a tant de souvenirs avec les siens, sa mère, sa belle-mère, Ferdinand et son dernier bain à La Conche. Et d'autres à venir...