L'émotion est vive en France depuis ce 27 juin 2023, date à laquelle un jeune homme de 17 ans a été tué par balles par un policier pour refus d'obtempérer à Nanterre dans les Hauts-de-Seine. Une nuit difficile a eu lieu, avec des manifestations de colère dans la zone francilienne, tandis que les réseaux sociaux sont le terrain d'expression d'indignation d'anonymes comme de stars, telles que le comédien Omar Sy et son épouse Hélène, ou bien de footballeurs tels que Kylian MBappé. Le président et les membres du gouvernement ont également réagi, appelant au calme et à la justice, tandis que la mère de la victime a fait part de son émotion et de sa colère.
Mounia, la mère de Naël, l'adolescent de 17 ans tué par un policier mardi matin à Nanterre, appelle à une marche blanche en hommage à son fils jeudi à 14h devant la préfecture des Hauts-de-Seine. "Rendez-vous jeudi à la préfecture à 14h, marche blanche, venez tous", dit-elle dans une vidéo postée mercredi sur TikTok, avant d'ajouter : "C'est une révolte pour mon fils". La préfecture des Hauts-de-Seine se trouve en face de l'endroit où Naël a perdu la vie, touché par un tir de policier à bout pourtant au thorax alors qu'il était au volant d'un véhicule. Livreur de pizza, il vivait seul avec sa mère.
"Justice pour Naël", avait aussi appelé la mère de l'adolescent, son fils unique, dans une vidéo filmée par la militante contre les violences policières Assa Traoré à Nanterre, et diffusée sur Instagram et TikTok dans la nuit. "Ils m'ont enlevé un bébé. C'était encore un enfant, il avait besoin de sa mère. Ce matin, il m'a fait un gros bisou, il m'a dit maman 'je t'aime'. Je lui ai dit 'je t'aime, fais attention à toi'. On est sorti en même temps, il est parti prendre un macdo, je suis partie travailler comme tout le monde. Une heure après on me dit quoi, on a tiré sur mon fils. Je vais faire quoi ? (...) Je lui ai tout donné. (...) J'en ai qu'un, j'en ai pas dix. C'était ma vie. C'était mon meilleur ami... c'était tout pour moi. On était complice comme pas possible."
Les autorités ont appelé au calme mercredi après une nuit de violences urbaines en région parisienne. La Défenseure des droits a annoncé s'être saisie d'office de cette affaire.
A Nanterre, où les heurts ont été les plus violents, "plusieurs bâtiments publics et privés, parmi lesquels des écoles, ont subi d'importantes et inacceptables dégradations parfois irrémédiables", a déploré la mairie, appelant à arrêter "cette spirale destructrice". Les affrontements, qui ont commencé dès la fin d'après-midi, se sont terminés vers 3H30 du matin, et se sont étendus à plusieurs autres communes des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. A Mantes-la-Jolie, la mairie de quartier du Val-Fourré a été incendiée.
Le policier soupçonné du tir mortel, âgé de 38 ans, a été placé en garde à vue pour homicide volontaire, dans le cadre de l'enquête confiée à l'Inspection générale de la police nationale. "C'est un brigadier de police aguerri, qui avait la confiance de sa hiérarchie", a dit sur CNews le préfet de police, Laurent Nuñez.