Ce 27 juin 2022 a débuté le procès de Jean-Marc Reiser, accusé de l'assassinat de Sophie Le Tan qui a eu lieu le 7 septembre 2018. La famille de la victime, très éprouvée, doit faire face à celui qui a avoué le meurtre de la jeune fille de 20 ans, mais il nie la préméditation. Parmi les témoins, figure la mère de ce présumé coupable. Agée de 84 ans, elle a été excusée, c'est donc ses auditions par les enquêteurs qui ont été lues. Elles font le portrait d'un fils qu'elle n'a jamais vu violent, incapable de commettre de tels actes et qui a même déjeuné avec sa mère le lendemain du drame.
Jean-Marc, "c'est un bon fils". "Il a pas tué. C'est pas vrai. Il est tellement gentil. Il me l'aurait dit à moi s'il l'avait fait", a déclaré sa mère devant les autorités le 21 septembre 2018, rapporte Le Parisien. "Il avait rien fait", clame-t-elle concernant le lourd passé judiciaire de son enfant. Il a pourtant été condamné en 2003 déjà à 15 ans de réclusion criminelle pour viol et agression sexuelle : "c'est à cause de quelque chose avec une fille. (...) Je sais pas vraiment. Les gendarmes m'ont jamais dit." Elle reconnaîtra sur le bout des lèvres qu'il s'agissait de viol : "C'est possible."
Le lendemain de la mort violente de l'étudiante et après avoir démembré son corps à la scie et dissimulé ses restes dans la forêt, Jean-Marc Reiser est parti manger chez sa mère à Niederbronn-les-Bains, comme il en a l'habitude. "Des pommes de terre avec du fromage blanc", précisera-t-elle. Après, ils sont allés déguster une glace à l'étang. "Un Orangina" pour elle, "trois boules pistache-banane-fraise" pour lui. "J'aurais remarqué s'il avait fait quelque chose de mal. Il était gentil, gai, comme toujours", ajoutera-t-elle.
Si sa mère était manifestement dans le déni à l'époque de la découverte des faits, elle a peut-être fait évoluer son opinion, trois ans et demi après les faits. La soeur de l'assassin présumé, présente à la barre, fera état d'une enfance compliquée avec un père, garde forestier et alcoolique, et un frère qui pouvait être impulsif : "Ils se tapaient à mains nues. Ils hurlaient. Mon père le giflait. Ils s'entendaient pas Jean-Marc et papa, à cause de l'alcool." De sa mère, elle dira qu'elle ne "réalise toute cette histoire". Elle aura des mots douloureux pour expliquer sa position de soeur de criminel : "Si c'est lui qui a fait ça, c'est un monstre. J'ai honte. On choisit ses amis, pas sa famille. (...) C'est dur d'être la soeur de Reiser."