A la fois mannequin, comédienne, muse et reine du disco, Amanda Lear a multiplié les vies. A 84 ans, on peut la croiser sur scène dans L'Argent de la vieille ou dans Maison de retraite 2 au cinéma mais également dans la série Escort Boys. Rien ne semble arrêter l'artiste à la voix envoûtante. Pourtant, son parcours a connu des épreuves, de santé mais aussi humaines, comme le rappelle le magazine Marie France dans lequel elle se confie.
Installée dans son havre de paix dans les Alpilles, Amanda Lear vit entourée d'animaux qu'elle chouchoute. Un lieu magique qui a toutefois été le théâtre d'un drame comme le rappelle Marie France : en décembre 2000, son mari Alain-Philippe Malagnac, qu'elle avait épousé à Las Vegas en 1979, est décédé dans l'incendie qui a détruit ce même mas. Une tragédie que l'actrice a surmontée et elle revient sur cette douleur avec la franchise déconcertante qu'on lui connaît : "Une médium m'a assuré que le feu purifiait. Tout ce qui était négatif a brûlé. La bâtisse reconstruite, il n'y a plus que des bonnes ondes au milieu des oliviers. Positive par nature, un peu dans le déni aussi, j'ai une faculté à éliminer ce qui pourrait provoquer gêne, tristesse, embarras. Le passé ne m'intéresse pas. Je ne garde aucune photo, aucun souvenir."
Des mots forts qui montrent le chemin qu'a choisi Amanda Lear pour parcourir la vie, quels que soient les événements qui en font partie. Elle se décrit comme une femme en mouvement et tournée vers l'avenir qui ne veut dépendre de personne.
Alain-Philippe Malagnac, producteur et homme d'affaires, était aussi connu comme l'amant de l'écrivain Roger Peyrefitte, duquel il s'est inspiré pour certains de ses romans. Acculé de dettes, il avait fait une tentative de suicide dans les années 1970. Il est mort à l'âge de 49 ans et les circonstances de sa disparition demeurent floues. Dans Libération, on apprenait qu'il avait confié à Amanda Lear songer à mettre fin à ses jours de nouveau : "J'ai un stock de médicaments prêt, j'ai déjà raté un suicide ; celui-là, je ne compte pas le louper." Cependant, la thèse de l'accident reste celle qui est retenue par les enquêteurs qui affirment n'avoir trouvé aucun liquide inflammable sur les lieux.