Le sulfureux Welcome to New York et son parfum de scandale continuent de hanter les couloirs du Palais des festivals. Gilles Jacob, président sortant du Festival de Cannes, en a gardé un souvenir amer...
Le 17 mai dernier, alors qu'était projeté en compétition officielle le film Saint Laurent, presque tous les regards étaient tournés vers Gérard Depardieu, Jacqueline Bisset et le réalisateur Abel Ferrara Le trio assurait la promotion de Welcome to New York, dont la sortie avait lieu le même jour sur toutes les plateformes de vidéo à la demande (VOD). Bien que non présent dans la sélection officielle, même hors compétition, Welcome to New York avait fait sa promotion en marge du Festival de Cannes 2014, retournant littéralement la Croisette pour y créer un buzz mémorable et inégalé par les films sélectionnés pour cette 67e édition.
Pour Gilles Jacob, dont il s'agissait de la toute dernière sortie en tant que président du Festival, le buzz autour de Welcome to New York a été vécu comme "une sorte de parasitisme". Interrogé sur RTL, il estime qu'il s'agit là d'"une mauvaise manière par les producteurs de ce film de le mettre en face de films sélectionnés et en compétition et par conséquent prenant une partie des projecteurs sur eux". Il poursuit : "Il peut avoir sa place au marché du film, encore que c'est un film qui ne sortira pas en salles et qui est diffusé directement sur Internet." Sans fard, Gilles Jacob dénonce et pointe du doigt la présence néfaste du film-choc d'Abel Ferrara, qui a pu "nuire à des confrères", ce à quoi l'éminent patron du Festival avoue n'être "pas favorable".
Vincent Maraval, le patron de la société de distribution Wild Bunch, est un spécialiste du buzz cannois. L'an dernier, les premières images de son Welcome to New York avait fait grand bruit sur cette même Croisette où deux ans plus tôt, l'affaire DSK dont s'inspire librement le film d'Abel Ferrara, avait éclaté en même temps que le Festival, l'éclipsant du même coup de l'actualité.