Ces dernières heures ont été décisives pour les rugbymen français inculpés de viol en Argentine, Oscar Jegou et Hugo Auradou : la justice devait se prononcer sur leur maintien en détention préventive en résidence surveillée, ou leur remise en liberté, demandée par leur avocat. Ce dernier était plutôt confiant. Et effectivement, le ministère public de Mendoza a annoncé ce lundi leur libération. Le parquet a estimé qu'à ce stade, les "éléments suffisants n'ont pas été réunis" pour justifier leur maintien en détention préventive, a précisé l'AFP.
Toutefois, ils restent mis en examen pour viol aggravé en réunion. Et ce n'est pas tout. "De nombreux éléments doivent encore être versés au dossier et l'instruction va donc se poursuivre, jusqu'à un éventuel procès ou un abandon des charges. Libérés sous conditions, les Français devront rester en Argentine le temps de l'enquête", ajoute le Parisien.
Pour leur avocat, cette éventuelle mise en liberté, avant que celle-ci ne soit officialisée, signifiait "leur retour en France", pour qu'ils puissent "recommencer a travailler", c'est-à-dire jouer professionnellement au rugby. Sans que cela ne modifie leur statut d'inculpés. Ce n'est donc pas le cas. Quant à Me Natacha Romano, avocate de la plaignante, elle s'attendait à ce qu'ils puissent rester en Argentine et avait tout prévu pour : "Nous pourrions solliciter des mesures pour éviter qu'ils quittent le pays."
En revanche, elle ne comprend pas leur remise en liberté : "C'est une très grande déception pour nous, un manque de justice. La justice tourne le dos à la victime. Ce sont les règles. Nous sommes dans un État de droit et il faut donc les accepter. Nous allons continuer à travailler avec le même dynamisme car nous croyons aveuglément en la version de la plaignante."
Pour rappel, les faits se seraient déroulés dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 juillet dans la chambre 603 de l'hôtel Diplomatic de Mendoza, après une soirée dans un bar puis une boîte de nuit consécutive au test-match remporté par le XV de France contre l'Argentine (28-13). "Les deux joueurs clament leur innocence", rappelle le Parisien, tout en précisant qu'ils ont tout de même reconnu avoir eu une relation sexuelle avec la plaignante. Mais pour eux, celle-ci était consentie. Affaire à suivre...
Oscar Jégou et Hugo Auradou restent présumés innocents des faits qui leur sont reprochés jusqu'à clôture du dossier par la justice.