Interrogé par la presse après que ses clients - oncle, tante, cousin et cousines de Delphine Jubillar - ont été entendus par la justice, maître Battikh a fait une démonstration de force devant les médias : l'affaire est loin de s'embourber malgré les mois qui ont passé depuis la disparition de l'infirmière de Cagnac-les-Mines. Bien au contraire, un mobile présumé s'est dessiné tandis que toutes les autres pistes ont été explorées.
Le 1er avril 2022 à Toulouse, maître Mourad Battikh, avocat des parties civiles, est revenu sur la rencontre de ses clients avec les juges d'instruction. Devant les journalistes de La Dépêche, il a déclaré : "Les magistrates ont exploité toutes les pistes, tous les relais téléphoniques et tous les individus passés à cet endroit. Toutes les portes ont été fermées, y compris celles de l'amant et de sa compagne. Il reste la piste Cédric Jubillar. On sait que Delphine n'est pas sortie de la maison. Delphine n'a jamais promené les chiens."
D'après le témoignage de son mari Cédric, sa femme aurait disparu après être sortie promener ses chiens en pleine nuit. Une version qui est contredite par plusieurs de ses proches, à commencer par son amant qui a été blanchi de toute accusation car il avait un alibi ce soir là, il était avec sa conjointe. Pour lui, il est impossible qu'elle soit sortie promener les chiens en pleine nuit, comme l'évoque le peintre-plaquiste depuis les débuts de l'affaire. Les anciens voisins du couple valident également cette position car ils ne l'avaient jamais vu s'occuper des chiens avant. Par ailleurs, elle avait une peur phobique du noir : "Elle avait même peur de se rendre seule la nuit à l'infirmerie de la clinique", selon le mari de l'une de ses collègues.
Partir seule, sans argent, en pleine nuit pour promener des animaux dont elle ne s'occupait jamais et sans donner aucune nouvelle à ses enfants, autant de situations qui paraissent peu probables aux yeux de nombreux proches de celle qui vivait à Cagnac-les-Mines. D'autant qu'une voisine aurait entendu des cris ce soir-là dans leur maison et que le fils du couple, Louis, a évoqué une dispute entre ses parents lors de sa dernière audition.
Pour Me Battikh, cette accumulation de détails crée "un sentiment qui se renforce sur la culpabilité de Cédric Jubillar". Il aurait agi par jalousie, n'acceptant pas de voir sa femme lui échapper. Il reste par ailleurs encore beaucoup d'investigations à mener. "Les magistrates vont aller jusqu'au bout et continuent avec des techniques novatrices de rechercher le corps de Delphine. Il y a l'utilisation de drones qui survolent Cagnac-les-Mines pour cartographier 4 à 5 hectares par jour pour identifier de la terre retournée. Le dossier avance mais l'exploitation de toutes les données met du temps", a ajouté l'avocat.
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.