A l'heure où aucune trace du corps de Delphine Jubillar n'a été retrouvée depuis sa disparition dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, la justice explore toutes les pistes pour comprendre ce qui a pu se produire. Son mari figure en tête de liste puisqu'il est le dernier à l'avoir vue vivante, était en procédure de divorce avec elle et ne cesse de dérouter les enquêteurs par ses comportements. Artisan plaquiste et père de deux enfants, il est actuellement en détention provisoire à Toulouse-Seysses depuis le mois de juin 2021. De nombreuses questions se posent donc sur ce personnage difficile à cerner. Interrogé dans le documentaire Enquête sur le mystère Jubillar de RMC Story, son ami Cyril Hermadinquer, lève le voile sur un aspect de sa personnalité : son addiction au jeu qui l'a entraîné dans d'énormes dépenses d'argent.
Après leur mariage en 2013, Cédric et Delphine Jubillar donnent naissance à deux enfants, Louis en 2014, Elyah en 2018. La petite famille veut construire sa maison, ce qui tombe bien car le mari est artisan et s'y connaît dans le domaine. Mais l'infirmière qui travaille elle de nuit dans une clinique à Albi, en CDI, va déchanter des projets d'avenir. Le journaliste du Parisien-Aujourd'hui en France Ronan Folgoas, auteur du livre sur l'affaire publié aux éditions StudioFact explique les problèmes d'argent du couple : "C'est que Cédric a parfois une tendance à subtiliser la carte bleue de son épouse et à retirer certaines sommes. Il est toujours en besoin d'argent. Au total, il engloutit chaque mois une somme assez significative par rapport à son salaire qui est relativement modeste. Et donc il y a un déséquilibre financier dans le couple."
C'est une dépendance qu'il reconnaissait lui-même.
Cyril Hermadinquer, ancien policier qui a rencontré Cédric en jouant en ligne avec lui, apporte d'autres détails. Selon lui, c'est l'addiction aux jeux en ligne de son ami qui aurait lentement engendré la dislocation du couple Jubillar : "Des packs de jeu, il y en a à tous les prix. Pour avancer vraiment, il faut acheter des packs qui sont très chers, aux alentours d'une centaine d'euros. Et ça, quand vous en achetez une dizaine sur le mois, c'est presque un salaire mensuel. Selon l'activité de jeux, plus il y avait de combats, de guerres, plus on était attaqués, il fallait refaire vivre les personnages et lui deux jours après, il était de suite opérationnel. C'est une addiction réelle aux jeux. Et c'est une dépendance qu'il reconnaissait lui-même."
Selon lui, ce gouffre financier a contribué à la chute de son couple puisqu'il n'avait plus les moyens d'investir dans les travaux de la maison. "Son épouse, on peut le comprendre bien aisément, en avait un peu ras-le-bol de vivre dans un chantier", ajoute le proche de Cédric Jubillar. Elle qualifiait d'ailleurs son existence de "vie de Bidochon" et s'est éloignée sentimentalement - elle avait rencontré un autre homme à l'été 2020. D'après son ami Cyril, le peintre-plaquiste était lui toujours très amoureux mais handicapé par cette drogue virtuelle plus que par le cannabis qu'on l'accuse également de beaucoup consommer.
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.