"Je ne savais pas, je n'ai aucune raison de mentir ou de cacher", déclarait Gilles Bouleau dans l'émission On est en direct après la diffusion d'un numéro de Complément d'enquête, consacré à l'affaire PDDA, le 28 avril sur France 2. Mais l'affirmation de l'actuel présentateur de TF1 est aujourd'hui mise à mal par une des plaignantes.
Le site de Médiapart a réuni 20 femmes qui accusent l'ancien roi du JT du 20H de TF1 de faits supposés d'agressions sexuelles, harcèlement ou viols. Elles ont pris la parole dans une émission vidéo dévoilée le 9 mai 2022. Parmi elles : la journaliste Hélène Devynck. Ancienne assistante de Patrick Poivre d'Arvor de 1991 à 1993, elle a porté plainte pour un viol qui aurait été commis en 1993. Elle assure avoir alerté plus tard les patrons du groupe - l'ancien PDG de TF1 Nonce Paolini soutient leur démarche - du comportement de leur présentateur vedette. "Les gens de TF1 aujourd'hui, moi je les ai vus, j'ai vu Gilles Pélisson [PDG de la chaîne, NDLR], j'ai vu Thierry Thuillier [directeur de l'information du groupe, NDLR], j'ai parlé à Gilles Bouleau, c'est le premier à qui j'ai parlé à TF1 avant de témoigner publiquement, il me croit, il me croit absolument. Il m'a dit 'je ne tombe pas de l'armoire'", révèle-t-elle.
Pour Hélène Devynck, la réaction de Gilles Bouleau pose problème car sa réponse laisse sous entendre qu'il avait possiblement une idée de la manière dont Patrick Poivre d'Arvor se comportait avec les femmes mais sans rien en dire. "Et là c'est compliqué, parce que quand on vous dit : 'Je ne tombe pas de l'armoire', ça veut dire qu'est-ce qu'on savait sans savoir ? Qu'est-ce qu'on voyait sans voir ?", s'est-elle interrogée. Peut-être que Gilles Bouleau avait une idée de la réputation de PPDA mais pas des faits graves qui surgissent aujourd'hui. "Je crois qu'il y a plein de gens qui étaient dans la rédaction, comme moi, et qui ne savaient pas. Je ne savais pas, je n'ai aucune raison de mentir ou de cacher. Je n'ai ni animosité ni protection à apporter à PPDA, je ne savais pas", disait-il dans On est en direct.
Après la première plainte déposée par la romancière Florence Porcel en février 2021, une flopée de révélations s'était abattue sur le groupe TF1, accusé d'avoir fermé les yeux. Dans Le Parisien, d'anciennes assistantes avaient par exemple révélé qu'en interne son ancien bureau au sein de la chaîne avait été requalifié en "McDo de Patrick", pour y faire référence à sa consommation débordante de jeunes femmes...
PPDA, qui a porté plainte contre 16 femmes pour dénonciation calomnieuse, reste présumé innocent des faits reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.