L'ancien PDG de TF1 Nonce Paolini s'est exprimé devant les caméras sur l'affaire PPDA qui a éclaté en février 2021. Il a réagi dans le cadre de l'émission de Mediapart À l'air libre, diffusée le 10 mai 2022, au cours de laquelle vingt des accusatrices du journaliste Patrick Poivre d'Arvor ont été réunies pour témoigner sur le scandale. DRH de la première chaîne, il est devenu PDG à partir de 2008, - date à laquelle PPDA a quitté la présentation du JT de 20h -, jusqu'en 2016.
Nonce Paolini comprend "la souffrance" des femmes qui accusent l'ex-présentateur Patrick Poivre d'Arvor d'agression sexuelle et de viols, et assure ne pas avoir été au courant au moment des faits présumés : "Je veux leur dire que leur souffrance ne peut laisser indifférent personne et en particulier moi, ni comme homme, ni comme ancien dirigeant. J'espère qu'elles pourront obtenir la possibilité que leur affaire soit revue par la justice." Les faits présumés s'étalent des années 1980 aux années 2000.
A l'époque, "évidemment on ne le savait pas. Si on l'avait su, on aurait pris les dispositions qui s'imposaient et moi le premier", affirme Nonce Paolini. Si cela avait été su, "des sanctions auraient été prises", affirme-t-il. "On ne pouvait pas remettre en cause la réputation d'une entreprise comme celle-là, cotée en Bourse, cotée au CAC 40. C'était un risque inconsidéré", a-t-il dit. Accablant PPDA, Nonce Paolini défend la première chaîne. "Ce n'est pas un système qu'il faut dénoncer. Il n'y a pas de système, il y a simplement quelqu'un qui s'est comporté de façon odieuse avec des femmes dans différents contextes sans que personne ne puisse le savoir puisque ces femmes ne s'exprimaient pas."
Mediapart souligne que "Patrick Poivre d'Arvor n'a pas donné suite" à sa demande d'entretien "dans des conditions similaires à celles proposées" aux témoins. Présumé innocent, il "conteste toute violence, sexuelle ou non, à l'égard des femmes qui l'ont accusé", d'après les propos de son avocat rapportés par le site d'investigation en ligne.
Dix-sept femmes ont porté plainte contre PPDA, dont huit pour viol. Seize d'entre elles, dont les plaintes ont été classées en juin pour prescription, sont actuellement visées par une plainte de PPDA pour "dénonciation calomnieuse".
Une information judiciaire est en cours à Nanterre à la suite de la plainte avec constitution de partie civile de l'autrice Florence Porcel qui avait fait éclater l'affaire en février 2021. En parallèle, le parquet mène une autre enquête sur trois autres plaintes. Au total, au moins 27 femmes ont témoigné contre PPDA dans la presse ou devant la justice, dont deux mineures au moment des faits présumés.
Patrick Poivre d'Arvor est présumé innocent des faits qui lui sont reprochés.