S'il y a une chose positive à tirer de l'Affaire Quesada, c'est qu'elle a changé pour toujours les méthodes de la télévision française. Plus grand gagnant de l'émission Les Douze coups de midi, Christian le "Professeur" est tombé entre les mains de la justice, en mars 2019, pour détention et diffusion d'images pédopornographiques et tentative de corruption de mineurs. Une mésaventure que personne n'avait vue venir, ni la première chaîne ni même le présentateur du show qui l'a si longuement côtoyé. "Il est évident que Jean-Luc Reichmann n'est en rien responsable, explique Nagui, interrogé le 15 septembre 2019 par les lecteurs du Parisien. Moi aussi, en trente ans d'émissions, j'ai forcément plaisanté avec des papas qui frappent leurs enfants ou qui ont eu des gestes inappropriés."
Pilier de France 2, Nagui enchaîne les programmes. De N'oubliez pas les paroles à Tout le monde veut prendre sa place, l'animateur a effectivement eu la confirmation que certains de ses candidats avaient un passif peu glorieux. "Il y a quelques années, une téléspectatrice m'a révélé dans une lettre qu'un homme qu'on venait de recevoir avait fait de la prison pour l'avoir battue, raconte-t-il. À sa libération, il a récidivé avec sa nouvelle compagne. 'Et vous avez le culot de l'accueillir...' écrivait-elle. Je lui ai répondu, bien sûr. Mais comment vouliez-vous que je le sache ?" Et pour cause : rien ne permet aux chaînes de télévision de se renseigner sur celles et ceux qu'elles invitent.
On sait qu'avant de finir derrière les barreaux, Christian Quesada avait eu droit à plusieurs avertissements. À l'époque de son règne sur TF1, on lui avait même conseillé de supprimer un blog mettant en scène de très jeunes filles. Mais la loi française protège la vie privée et interdit de demander un extrait de casier judiciaire. Une problématique qui tend toutefois à être contournée : "Toutes les chaînes ont tiré les leçons de cette affaire. On demande maintenant systématiquement aux candidats de jurer par écrit qu'ils ne sont poursuivis d'aucune charge particulière, conclut Nagui. Cette clause d'éthique n'existait pas avant." C'est déjà ça...