Mais qu'a-t-il bien pu se passer en cette froide nuit d'octobre 2011 pour que tout dégénère à ce point ? C'est la question à laquelle tente de répondre le tribunal correctionnel de Nancy, qui a ouvert cette semaine le procès des frères Vairelles, accusés d'avoir tiré sur les videurs d'une boite de nuit dans laquelle les deux plus jeunes de la fratrie passaient la soirée. Parmi les quatre accusés, Tony Vairelles, huit fois sélectionné en Equipe de France, au chômage depuis.
Pourtant, si les faits sont difficilement contestables pour la fratrie, bien que baignés dans des souvenirs rendus flous par l'alcool, la nuit et les dix ans écoulés, ce sont les méthodes des vigiles qui ont été remises en cause ce lundi. En effet, lors de la première journée, les témoins se sont succédés pour dire à quel point les hommes du bar étaient rudes, voire violents. Selon L'Equipe, l'avocate de la défense a même rappelé que deux plaintes avaient été déposées en 2010 contre eux.
Un scénario qui a fait bondir les videurs et notamment l'un d'entre eux, Peter Gerdum, qui a accusé les frères Vairelles d'avoir "fait pression sur des témoins". Celui-ci a ensuite ajouté qu'à "partir du moment où des videurs font bien leur métier, ils ne peuvent pas avoir bonne réputation", une phrase qui n'a pas vraiment plu à la salle, majoritairement contre eux.
Aujourd'hui, aucun des trois blessés ne travaille plus : deux d'entre eux sont en pré-retraite, le dernier, toujours handicapé, a perdu son travail. Ils sont également mis en examen pour violences en réunion avec armes, en l'occurrence "une bombe lacrymogène, des barrières de sécurité et une matraque", des faits passibles de cinq ans d'emprisonnement.
Selon les frères Vairelles, restés très silencieux pendant toute la journée (en particulier Tony), tout serait parti d'un imbroglio avec les videurs d'origine allemande et sicilienne autour d'un verre sur la piste. Selon ses dires, alors que Giovan proteste, expliquant au videur que tout le monde n'est pas traité à la même enseigne, il est frappé par l'un des vigiles. "Je me suis pris un coup de poing, je suis parti en arrière, j'ai pris une rafale de coups", a raconté l'homme, aujourd'hui âgé d'une trentaine d'années. Le vigile, Carlo, explique quant à lui avoir pris les coups en premier.
Le jeune homme est alors sorti "à l'horizontale" selon des témoins, suivi par son frère. Après avoir quitté les lieux, les frères Vairelles étaient ensuite revenus armés, accompagnés de Tony et Fabrice, 38 et 40 ans à l'époque et auraient tiré sur les videurs. Placés en prison juste après les faits, ils avaient été libérés sous caution. Et la suite du procès, cette semaine avec les explications de la fratrie, s'annonce déjà tendue...