Incarcéré depuis plus de cinq mois pour tentative d'assassinat, Tony Vairelles a été libéré ce mardi 27 mars. S'il reste mis en examen, l'ancien international tricolore a savouré le fait de retrouver sa famille et la liberté.
Placé sous contrôle judiciaire, il est ainsi revenu sur sa détention sur InfoSport + dans le Grand Forum, et le traitement que lui et ses trois frères Giovan, Fabrice et Jimmy ont subi de la part des médias : "Je suis heureux d'être dehors mais je ne pourrai reprendre le rythme de ma vie que quand mon grand frère sera sorti. Je sais ce qu'il vit, et c'est horrible. Je veux profiter de la vie, mais je veux qu'on sache la vérité, que les gens sachent qui nous sommes, mes frères et moi. On nous a trainés dans la boue. On a parlé de déchéance d'une star du foot sans connaître l'histoire (...) J'ai subi ça sans pouvoir rien dire. Ce n'est pas notre façon d'agir, on n'est pas des tueurs, on ne méritent pas ça."
"J'ai eu plusieurs codétenus. Quand une affaire est médiatisée, ça peut créer des jalousies ou des insultes gratuites a-t-il poursuivi. Mais ça s'est bien passé avec 90 % de la population carcérale. J'ai essayé de m'occuper et de m'adapter à un autre rythme de vie." Alors que ces frères étaient incarcérés dans des centres de détention différents, les parents de Tony Vairelles sillonnaient les routes du département pour voir chaque jours leurs enfants pour tenter de leur remonter le moral, eux qui plongeaient petit à petit. "Vous passez par plusieurs étapes. Un moment donné, vous êtes en colère contre la terre entière. Puis, quand vous discutez avec d'autres détenus, vous vous dîtes, on n'est pas seul et on relativise, a poursuivi l'intéressé. La justice a ses raisons et je sais ce que j'ai fait. Je veux que tout le monde sache qui est mon frère et qui je suis. On a vu des reportages à charge sans chercher ce qui s'est passé. On vous fait passer pour une personne bourrée en boite de nuit qui n'a pas apprécié d'être jetée" a confié Tony Vairelles, 8 sélections avec les Bleus.
Alors que son frère aîné Fabrice reste le dernier de la fratrie incarcéré, Tony Vairelles a pointé du doigt l'attitude des médias, qui selon lui l'avaient condamné avant même le procès : "Je n'ai jamais eu le droit à la présomption d'innocence. J'ai été condamné parce que j'étais en prison, a expliqué Vairelles. Les gens sont au courant de rien mais ils vous jugeaient déjà. On n'est pas des tueurs."
Tony Vairelles et ses trois frères restent mis en accusation pour tentative d'assassinat suite à une fusillade qui s'est déroulée dans une boite de nuit de la banlieue nancéienne dans la nuit du 22 au 23 octobre 2011, durant laquelle plusieurs vigiles, eux-mêmes mis en examen par la suite, avaient été blessés.