Près de deux ans après sa sortie de prison, Tony Vairelles a quitté sa Lorraine natale pour s'installer dans la région bordelaise. Une nouvelle vie dans l'anonymat pour reconstruire ce que cinq mois d'incarcération ont détruit. Pour ça, l'ancien footballeur peut compter sur sa famille.
Le journal Sud-Ouest révèle ainsi que Tony Vairelles, ancien joueur adulé des années 90, s'est installé à Eysines dans la banlieue de Bordeaux. Poursuivi pour tentative d'assassinat sur trois vigiles, le Lorrain s'est définitivement installé dans cette maison qu'il était venu retaper après sa libération, accompagné de son épouse Audrey et de ses deux fils. Dans un relatif anonymat, l'ancien joueur passé par Lens, Lyon ou encore Bordeaux se défoule en pratiquant la boxe et joue au tennis à Pinsan où "on l'a accueilli avec une simplicité et une chaleur qui lui permettent d'échapper à la noirceur de ses pensées", écrit Sud-Ouest.
La noirceur de ses pensées va naître durant ses cinq mois de détention. Cinq mois passés loin des siens, de ses parents, qui sillonnaient les routes pour leur rendre visite, à lui et à ses trois frères, tous incarcérés pour le même motif. Aujourd'hui, l'ancien international ne peut plus vivre sans ses proches : "Depuis mon séjour en prison, je ne peux plus passer mes soirées loin des miens... Quand il faut que je monte sur Paris, je ne peux pas rester la nuit, l'angoisse me saisit..."
La prison, Tony Vairelles ne pensait pas la connaître. En novembre 2011, alors qu'il est placé en garde à vue, le buteur ne se doute pas qu'il ne reverra plus les siens avant un certain temps. Pourtant, c'est bien une cellule qui l'attend à la sortie de ses auditions. "Au sortir de cette garde à vue si éreintante, j'étais presque content de me retrouver en prison. Je ne voulais qu'une chose, me reposer. Je me disais de toute façon que je sortirais le lendemain...", confie-t-il à Sud-Ouest. Derrière les murs de la prison, Tony Vairelles assiste au lynchage médiatique dont ses frères et lui sont victimes. À l'intérieur, ce n'est pas mieux, même s'il arrive à passer entre les gouttes. "Quand une affaire est médiatisée, ça peut créer des jalousies ou des insultes gratuites, a-t-il poursuivi. Mais ça s'est bien passé avec 90% de la population carcérale. J'ai essayé de m'occuper et de m'adapter à un autre rythme de vie", confiait-il sur Info Sport+ à sa sortie de prison.
Si le sport occupe la majeure partie de son temps entre deux parloirs, Tony Vairelles se lie d'amitié avec certains de ses codétenus, des gardiens. Mais une seule chose occupe son esprit : sortir pour retrouver sa famille. Ce sera chose faite le 27 mars 2012. Dehors, il épouse sa compagne, découvre que son fils, pensant qu'il était parti pour Bastia, était parti seul, lampe de poche et couteau suisse pour seul bagage, afin de le retrouver, passe ses diplômes d'entraîneur.
Désormais, Tony Vairelles vit loin de ses trois frères, Giovan (22 ans), Jimmy (32 ans) et Fabrice (42 ans). Placé sous contrôle judiciaire, il pointe toutes les semaines au commissariat et ne peut quitter la France. Un crève-coeur pour celui qui aimerait ouvrir une académie aux États-Unis et permettre aux jeunes talents d'évoluer en Europe.
En attendant, brisé par son incarcération, Tony Vairelles espère concrétiser son projet de disque de slam, écrit avec Thierry Coignard, un codétenu rencontré à la prison de Metz-Queuleu. Les supporters de Lens, où Tony Vairelles a vécu ses plus belles heures, se souviennent encore de la chanson Les Gens bien, où il clame son amour pour les Sang et Or, les supporters lensois.
L'amour des siens, toujours...