Absent des célébrations du 90e anniversaire, le 28 décembre dernier, de sa tante la princesse Antoinette, un sacré personnage à la vie bien remplie, haute en couleur, qui figure en bonne place dans le coeur des Monégasques, le prince Albert de Monaco n'a en revanche pas manqué le moment de lui dire adieu.
Les Grimaldi ont perdu leur matriarche, décédée dans la nuit du 17 au 18 mars au Centre Hospitalier Princesse Grace, et se sont rassemblés sur le Rocher pour lui rendre les derniers hommages qu'elle méritait, à la hauteur de l'empreinte que la baronne de Massy, doyenne du clan, laisse. Car, en dépit de son passé controversé (ses projets de mariage avec un officier de l'occupation allemande et son rôle d'intrigante pour la succession au trône), la princesse et ancienne Première dame de la Principauté jouissait d'une cote de popularité beaucoup plus solide que son célèbre neveu le prince Albert, lequel a décrété le deuil national jusqu'au 1er avril.
La soeur aînée du défunt prince Rainier III, éminente résidente depuis 1956 d'Eze-sur-Mer (Alpes-Maritimes) et connue pour avoir créé et présidé la SPA monégasque jusqu'à sa mort, a été honorée par des obsèques nationales qui ont débuté à 10 heures en Principauté. Après une messe célébrée dans la plus stricte intimité dimanche dernier, dans les heures qui suivirent sa mort, à laquelle famille et proche avaient assisté dans la chapelle du Palais abritant la dépouille d'Antoinette, un autre office accompagnait la défunte dans son dernier voyage. La famille princière au complet a pris place en la cathédrale Notre-Dame-Immaculée de Monaco pour prendre part à la messe d'obsèques célébrée par Monseigneur Bernard Barsi : au côté du prince Albert, impassible, sa fiancée Charlene Wittstock semblait dans un profond recueillement, si ce n'est une profonde affliction. La majestueuse Sud-Africaine, qui rayonnera sans doute en blanc début juillet au moment de devenir l'épouse du prince monégasque, s'est montrée d'une sobriété irréprochable, élégamment voilée d'une mantille, à l'instar des autres personnalités féminines de la famille endeuillée.
Partageant le chagrin des enfants d'Antoinette - Elisabeth-Anne, Christian-Louis et Christian-Alix de Massy -, eux-mêmes tous parents à leur tour, la princesse Caroline de Hanovre, nouvelle doyenne du clan Grimaldi qui était auprès de sa tante à son dernier anniversaire, visiblement totalement accablée au côté de sa soeur cadette la princesse Stéphanie de Monaco, était accompagnée de ses quatre enfants : sur les visages d'Andrea (26 ans), Charlotte (24 ans) et Pierre Casiraghi (23 ans), qui avaient assuré la réception du Bal de la Rose en la défection d'Albert et de sa soeur Caroline samedi soir, la détresse avait évidemment remplacé l'humeur festive de leur dernière apparition publique, et ils épaulaient leur jeune demi-soeur la princesse Alexandra de Hanovre, 11 ans, dans cette épreuve.
A l'issue de la messe célébrée en la cathédrale Notre-Dame-Immaculée de Monaco, la princesse Antoinette devait être inhumée en la chapelle de la Paix, place de la Visitation, exclusivement en présence de la famille et des proches.
G.J.