Rare ces derniers mois, Amal Clooney a fait son retour sous la lumière des projecteurs lors d'un discours aux Nations unies sur le thème de la justice et de la démocratie.
Vendredi 28 septembre 2018, l'avocate de 40 ans était effectivement sur place pour lancer un appel à la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi (Prix Nobel de la paix en 1991), l'exhortant à faire gracier deux journalistes de l'agence Reuters emprisonnés après avoir enquêté sur des assassinats de la minorité rohingya.
Accusés d'"atteinte au secret d'Etat", les deux reporters et pères de famille, Wa Lone, 32 ans, et Kyaw Soe Oo, 28 ans, ont été condamnés le 3 septembre dernier à sept ans de prison. Ils sont emprisonnés depuis décembre 2017 après avoir enquêté sur la répression des Rohingyas par l'armée birmane.
Spécialiste des droits de l'Homme, réputée pour son implication dans d'épineux dossiers, l'épouse de George Clooney défend les journalistes depuis mars. Vendredi, elle a indiqué que les familles des deux hommes avaient déjà fait une demande de grâce lors d'un débat sur la liberté de la presse en marge de l'assemblée générale de l'ONU à New York. "Le gouvernement peut, s'il le veut, mettre fin à tout cela aujourd'hui", a déclaré Amal Clooney, rayonnante et chic dans une robe corail.
L'Histoire la jugera à sa réponse
La maman des jumeaux Ella et Alexander (1 an) a en outre souligné que Aung Suu Kyi avait autrefois érigé en priorité la libération des prisonniers politiques et le besoin d'une presse libre pour arriver à une véritable démocratie. "Elle sait que des assassinats en série ne sont pas des secrets d'Etat et que les révéler ne transforme pas des journalistes en espions. C'est elle qui a la clé, la clé de leur liberté (...) la clé d'une Birmanie plus démocratique et prospère. L'Histoire la jugera à sa réponse", a-t-elle ajouté selon l'AFP. Enfin, Amal Clooney a admis que la dirigeante birmane, qui a étudié dans la même université d'Oxford qu'elle, avait été "un héros" pour elle. "Elle sait mieux que personne ce que c'est que d'être prisonnier politique en Birmanie. Elle a dormi dans la prison où Wa Lone et Kyaw Soe Oo dorment en ce moment", a-t-elle conclu lors de son discours.
Après avoir été une icône de la lutte pour les droits de l'Homme, Aung Suu Kyi (73 ans) est désormais très critiquée à l'international pour son refus de condamner les atrocités commises par l'armée contre les Rohingyas. Témoin de sa réputation ternie, les députés canadiens ont d'ailleurs approuvé unanimement jeudi une motion révoquant la nationalité canadienne, accordée à titre honorifique.