Après avoir sorti l'efficace premier single Si on te demande, annonciateur de son come-back (son sixième disque studio, Demain, sortira le 17 mai 2019), Amel Bent a enchaîné en proposant au public le titre Rien en duo avec le rappeur Alonzo. La chanteuse de 33 ans ne ménage pas sa peine pour reprendre sa place dans l'industrie musicale, cinq ans après la parution du disque Instinct, et elle a même programmé une tournée qui va la tenir un peu éloignée de ses filles. Heureusement, son mari est "un papa qui déchire", a-t-elle assuré à Purepeople.com à qui elle a accordé une interview.
Si c'est pour faire des albums qui sont sans vie...
Au micro de Purepeople.com, Amel Bent a expliqué sa pause par le fait qu'elle a eu deux enfants, les petites Sofia (3 ans) et Hana (1 an et demi), mais il y a une autre raison : son contrat avec sa précédente maison de disques touchait à sa fin et elle voulait réfléchir à la suite de sa carrière. La jeune femme, qui a aussi été très affectée par l'affaire judiciaire visant son mari Patrick Antonelli, a profité de cette absence pour s'enrichir d'expériences, de sentiments, d'émotions... "Mon album est très bon par rapport, pour moi, aux deux précédents. Et ça, je sais que je le dois à cette pause justement, parce que j'ai pu vivre des choses et, en vivant ces choses, j'avais de quoi raconter plein de choses dans mes chansons et ça les rend plus riches", dit-elle.
Mais, dans une industrie musicale qui a radicalement changé, qui voit débarquer de nouvelles têtes en continu et avec un mode de consommation totalement différent, n'avait-elle pas un peu peur de perdre sa place ? "Aujourd'hui, vu la conjoncture économique et la façon de consommer de la musique, ça ne permet pas de graver quoi que ce soit. Même si ton activité est plus rapprochée. Je n'ai pas eu plus peur là qu'à l'époque où je faisais un album tous les deux ans. (...) On peut dire aussi qu'en sortant un album tous les ans, tu crées de l'usure. Il y a du bon et du mauvais à faire une pause (...) Mais si c'est pour faire des albums qui sont sans vie, ce n'est pas très intéressant...", clame-t-elle.
Tant que je peux mettre un toit sur ma tête
Pas inquiète à l'idée de devoir batailler pour revenir, Amel Bent ne manque pas d'ajouter qu'elle fait son métier par passion et qu'elle le voit comme "noble". "Je n'ai pas la folie des grandeurs. Je n'ai pas fait ce métier pour être multimillionnaire. Dès le départ, même dans les meilleurs jours, je ne me suis jamais emballée parce que je sais pourquoi je fais ce boulot. La question de ce que ça rapporte financièrement... Moi, tant que je peux mettre un toit sur ma tête, manger et vivre décemment, ça me va", explique-t-elle.
Élevée avec de belles valeurs, fervente supportrice des Restos du coeur et membre de la troupe des Enfoirés, Amel Bent a les pieds sur terre, et, alors que la crise des Gilets jaunes semble ne pas vouloir finir, elle ajoute avec franchise : "Je ne me plains jamais parce que j'ai conscience que je vis dans un pays où les trois quarts des gens sont en souffrance. Je ne vais pas me plaindre moi, aujourd'hui, parce que mes ventes de disques ne vont pas me permettre de m'acheter un yacht. (...) Demain, on va peut-être être de moins en moins privilégié en étant chanteur, ce qui n'est peut-être pas plus mal."
On souhaite toutefois le plus beau des succès à la sympathique chanteuse, qui va proposer la tournée L'Autre Tour.
Thomas Montet
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