L'année dernière, au même endroit, Andy Murray versait toutes les larmes de son corps suite à sa défaite en finale de Wimbledon face à Roger Federer. Son discours bouleversant avait touché le royaume et même Charles Barkley, pourtant peu enclin à s'émouvoir. Un an plus tard, Andy Murray pouvait verser à nouveau quelques larmes. Mais cette fois de soulagement et de joie. L'Écossais venait de triompher sur son gazon, 77 ans après la victoire du dernier Britannique...
Et qu'elle était attendue cette victoire... Depuis son entrée dans le Top 20 mondial, la pression était là, forte de l'espérance de plusieurs millions de sujets de Sa Majesté qui espéraient enfin voir un Britannique triompher sur la pelouse de Wimbledon depuis la dernière victoire de Fred Perry en 1936. Cet exploit, Andy Murray l'a réalisé ce dimanche 7 juillet face à Novak Djokovic, numéro un mondial de son état. Une performance réalisée dans l'ambiance incroyable d'un Center Court entièrement acquis à la cause de son champion. Dehors, la fameuse Henman Hill, rebaptisée Murray Mount pour l'occasion, avait fait le plein et la clameur montait par dessus les tribunes du gazon, théâtre des exploits de Marion Bartoli la veille. Devant leurs écrans, ils étaient pas moins de 17,3 millions à espérer, soit 80% de part de marché !
Balayé en trois sets (6-4, 7-5, 6-4), Novak Djokovic n'aura jamais été en mesure de répondre aux attaques d'Andy Murray, qui avait goûté à la victoire sur cette même pelouse lors des JO de Londres l'été dernier, décrochant la médaille d'or. Un deuxième rendez-vous en finale de Wimbledon que l'Écossais, vainqueur du tournoi du Queen's quelques jours plus tôt où il avait comme supportrice Pippa Middleton, n'a cette fois-ci pas manqué. Le nouveau champion avait du mal à y croire après la balle de match, tombant dans les bras de Novak Djokovic, après s'être retrouvé à genoux sur le court, relâchant ainsi des années de pression.
Puis ce fut un aller express dans les tribunes pour se jeter dans les bras de sa sublime Kim Sears, en pleurs. La belle blonde a toujours été au côté de son champion, dans la victoire comme dans la défaite. Maman Murray était également présente, elle qui s'était isolée un moment pour pleurer à chaudes larmes avant de tomber dans les bras de son fils, qui ne manqua pas de saluer le taciturneIvan Lendl, son coach au sourire aussi rare qu'une victoire française en Grand Chelem.
Assis sur son siège en attendant le protocole, Andy Murray était loin de réaliser l'exploit accompli. Fini l'étiquette de loser qui lui collait à la peau. Désormais, l'Écossais de 26 ans est un héros au sourire magnifique, communiant avec son public trophée en main. Il devient le premier Britannique à décrocher Wimbledon depuis 1977 et la victoire de Virginia Wade. Autrement dit, une éternité pour le tennis d'outre-Manche.
Le soir même, c'est à l'hôtel Continental de Londres qu'Andy Murray retrouvait Marion Bartoli pour le dîner des champions. Arrivé en compagnie de Kim Sears, celui qui devrait prochainement devenir Sir Andy Murray après avoir manqué de peu son anoblissement lors d'une précédente promotion dans l'ordre de l'empire britannique, affichait un large sourire dans son smoking signé Burberry, malgré un air fatigué. Tapis rouge, séance photo trophée en main, la star du jour et des années à venir pouvait enfin savourer...