Présente à Londres pour sensibiliser et renforcer la lutte contre les violences sexuelles en temps de guerre, Angelina Jolie s'est imposée comme la star engagée parfaite aux yeux du monde. D'une élégance sans pareille, habillée d'une tenue Michael Kors d'un blanc éclatant, l'actrice et réalisatrice américaine voulait frapper fort pour ce sommet, dès le premier jour d'une réunion "sans précédent" sur les violences sexuelles pendant les conflits.
Dénonçant le "mythe" selon lequel les viols sont une conséquence inexorable des guerres, Angelina Jolie, ambassadrice de bonne volonté du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés, a appelé la communauté internationale à travailler pour faire de "la justice, la norme". "Il n'y a rien d'inévitable. C'est une arme de guerre qui vise les civils", a-t-elle dit, appelant toutes les armées, les forces de maintien de la paix et les polices à recevoir une formation sur la prévention des violences sexuelles. Aux côtés de William Hague, le ministre britannique des Affaires étrangères, Angelina Jolie a été reçue au 10, Downing Street par le Premier ministre britannique, David Cameron. La star hollywoodienne peut en effet se satisfaire de voir le pays de la reine Elizabeth II être aussi volontaire sur la question qui lui tient tant à coeur.
Peu de temps auparavant, c'est une autre personnalité britannique, Stella McCartney, qui apportait son soutien à Angelina Jolie et à son discours. La styliste britannique, fille du Beatles Paul McCartney, a tenu à accompagner Angelina Jolie dans son combat, à l'instar des stars qui se sont aussi mobilisées – certes tardivement – quant au sort des quelque 200 lycéennes enlevées par Boko Haram au Nigeria.
"Ce sujet a été tabou pendant beaucoup trop longtemps", a martelé l'actrice, également réalisatrice d'Au pays du sang et du miel (2011), un film sur la guerre en Bosnie qui a éveillé le désir d'engagement de William Hague. Elle a affirmé que cela "nourrissait l'ignorance et l'idée que le viol aurait quoi que ce soit à voir avec des pulsions sexuelles normales". "Ça n'a rien à voir avec le sexe, c'est une question de pouvoir", a-t-elle assuré devant une assistance attentive. Un propos sur lequel rebondira bien vite William Hague, selon qui seul "un homme faible ou dérangé" peut abuser des femmes.
"Nous devons envoyer le message à travers le monde qu'il n'y a pas de honte à survivre à des violences sexuelles, que la honte est sur l'agresseur", a souligné l'actrice. Elle a dédié cette journée à une femme violée rencontrée avec William Hague en Bosnie, qui "était tellement humiliée" qu'elle ne parvenait pas à le dire à son propre enfant.
L'actrice et William Hague vont présider jusqu'à vendredi cette réunion, la plus importante jamais consacrée au sujet. Elle réunit des délégations de plus de cent pays, représentants gouvernementaux, ONG, religieux, experts militaires et juridiques, associations humanitaires et membres de la société civile. Loin de Londres où William Hague a d'ores et déjà annoncé que le Royaume-Uni comptait verser 6 millions de livres (7,4 millions d'euros) supplémentaires pour aider les victimes de violences sexuelles en zone de guerre, c'est à Rome qu'Angelina Jolie a trouvé un autre soutien, plus religieux. Le pape François a en effet écrit sur son compte Twitter, suivi par plus de 12 millions de personnes : "Prions pour toutes les victimes de violence sexuelle dans les situations de conflit et pour ceux qui combattent ce crime."