L'animatrice de C à Vous Anne-Elisabeth Lemoine, à retrouver à la présentation du célèbre talk-show ce mercredi soir, est une adepte des gaffes. Pas plus tard que la semaine dernière, elle en commettait une face à Tomer Sisley. Si là, elle éprouvait quelques difficultés à assumer son erreur, c'est très souvent le contraire. Celle que l'on surnomme "Babeth" dans le milieu n'a généralement aucun mal à reconnaitre ses torts et a eu une "capacité d'autodérision" assez déconcertante. C'est ce que soulignaient nos confrères de Psychologies Magazine, partis à sa rencontre, en 2018.
Elle peut même aller jusqu'à se dévaloriser. Serait-ce "le signe d'un manque de confiance en elle" ? Anne-Elisabeth Lemoine reconnaissait alors qu'elle est effectivement habitée au quotidien par un certain "pessimisme" venu tout droit de son enfance et notamment d'un traumatisme lié à une phrase que lui a dite son père : "A 10 ans, j'étais une petite fille très pieuse. Un soir, en 1981, alors que je faisais ma prière avant d'aller me coucher, j'ai entendu une voix qui me disait : 'tu vas mourir le 11 mai 1982 !' Là où toutes les petites filles attendent un réconfort de la part de leurs parents, Anne-Elisabeth Lemoine n'y a pas vraiment eu droit. Au contraire : "Je suis descendue effrayée voir mon père qui, après m'avoir écoutée, a expédié mon cas - 'va faire une prière' au lieu de me rassurer avec un 'bien sûr que ca n'arrivera pas !'... "
Un conseil étonnant, qui ne l'a bien évidemment pas aidée à se sortir cette idée de la tête, selon laquelle elle allait bientôt mourir : "J'ai vécu pendant un an dans la terreur de ce 11 mai 1982. Je me disais que je ne survivrais pas à l'anniversaire de ma soeur ainée Véronique, née un 13 mai." La maman d'Arthur et Vasco a alors cherché du réconfort auprès de son entourage : "J'en avais parlé à mes amies de la Légion d'honneur, où j'étais en pension. Mais c'était compliqué cette angoisse à porter pour une petite fille de 11 ans. La nuit du 10 mai, j'ai voulu résister au sommeil. J'avais demandé à mes copines de veiller sur moi dans le dortoir."
Finalement, elle s'est "endormie" et s'est réveillée comme tous les jours, contrairement à ce qu'avait annoncé la petite voix qu'elle avait entendue. Une expérience assez traumatisante mais qui a donc permis à la grande complice de Bertrand Chameroy de forger son caractère : "C'est un épisode assez fondateur dans mon fonctionnement mental et dans la façon dont j'envisage l'existence. La mort est une réalité. Je pense à elle tous les jours. C'est ma façon de m'y préparer. Mais je ne traîne pas cette pensée comme un boulet. Je suis d'un naturel joyeux. Me lever le matin est un bonheur."