On ne compte plus les sondages d'opinion sur Dominique Strauss-Kahn répondant à des questions telles que "Vous a-t-il convaincus au 20 heures de Claire Chazal ?", "Souhaiteriez-vous qu'il se retire de la vie politique ?", ou encore, "Souhaiteriez-vous connaître son diagnostic sur la crise économique ?" Le magazine ELLE s'est plutôt intéressé dans un sondage exclusif à ce que les femmes pensaient de l'attitude d'Anne Sinclair.
Depuis le début de cette affaire le 15 mai 2011, Anne Sinclair n'a sorti qu'un communiqué laconique : "Je ne crois pas une seule seconde aux accusations qui sont portées contre mon mari. Je ne doute pas que son innocence soit établie." Dans un mail envoyé le 19 mai, cinq jours après l'arrestation, au journaliste Michel Taubmann - auteur de la biographie Le Roman vrai de Dominique Strauss-Kahn -, Anne Sinclair écrit : "Dominique est un homme bien, honnête et droit. Je crois en lui plus que jamais. Notre couple est d'une solidité à toute épreuve. Nous sortirons de ce drame ensemble, dignes et droits, main dans la main."
Selon le sondage Ifop pour Elle, 54% des femmes interrogées approuvent le soutien d'Anne Sinclair à son mari. Pour décrire son attitude, elles sont 43% à estimer qu'elle est contrainte par devoir, mais aussi courageuse dans la même proportion. 40% estiment enfin qu'elle est digne.
Malgré tout, 74% des femmes auraient quitté DSK : environ un tiers d'entre elles dès son inculpation, et un gros tiers après la procédure, qui a pris fin le 23 août avec l'abandon des charges pénales retenues contre DSK par le procureur de New York. L'ancien directeur général du FMI reste néanmoins sous le coup d'une plainte au civil déposée par Nafissatou Diallo début août. Les avocats de DSK ont fait valoir son immunité diplomatique dans l'objectif de, là encore, faire abandonner les poursuites. Sans compter l'enquête préliminaire parisienne sur les accusations de Tristane Banon.
D'après le sondage, il apparaît clairement que si les femmes comprennent Anne Sinclair, elles ne l'approuvent pas forcément. Sur ce point, l'examen d'Olivia Cattan, présidente de l'association féministe Paroles de femmes, est intéressant : "Contrairement aux femmes qui n'ont ni moyens financiers ni indépendance professionnelle, Anne Sinclair aurait pu partir quand elle le voulait. Elle a fait ce choix de rester et ce n'est pas à nous de juger le contrat qu'elle a passé avec son conjoint. Mais cela n'exclut pas qu'elle puisse être pleine de paradoxes : on peut toutes avoir nos convictions de féministe et agir à l'opposé dans notre intimité. Dans la relation amoureuse, on devient une autre...", analyse celle qui manifestait samedi dernier aux côtés de Tristane Banon.
Tristane Banon, que les enquêteurs ont confrontée à Dominique Strauss-Kahn, jeudi matin, était le soir même sur le plateau de TF1. Elle maintient la tentative de viol : "Bien sûr, j'ai maintenu mes accusations et je suis heureuse de cette confrontation (...) Je pensais sincèrement qu'il s'excuserait. Il n'a même pas osé de me regarder."
Le dossier est entre les mains du parquet, qui a deux options : considérer que c'est une "tentative d'agression sexuelle", dans ce cas, les faits sont prescrits, ou confier le dossier à un juge d'instruction en ouvrant une information judiciaire pour "tentative de viol". Tristane Banon a confirmé hier soir que si le dossier est classé sans suite, elle se constituera partie civile, donc un juge d'instruction sera nommé.
Quelle sera l'attitude d'Anne Sinclair lorsque cette affaire sera elle aussi terminée ?
Retrouvez l'intégralité de ce sondage exclusif Ifop et son analyse dans le magazine ELLE, en kiosques le 30 septembre.