Anne Sinclair et 'Un jour, un destin' : 'Les gens ont senti que j'étais sincère'

C'est sûrement l'un des plus beaux coups de la carrière de Laurent Delahousse. En avril dernier, l'animateur d'Un jour, un destin consacrait un numéro entier à Anne Sinclair et obtenait au passage sa première interview sur l'affaire DSK, après trois ans de silence. Quelques mois plus tard, celle qui fait son grand retour sur Europe 1 revient sur son choix d'accorder sa première réaction à Laurent Delahousse. Interrogée par TV Mag, elle se dit satisfaite du "très joli film" sur sa vie même si elle a eu l'impression de voir... "sa nécro".

"Laurent Delahousse a du talent"

Trois ans. C'est donc le temps qu'il aura fallu à Anne Sinclair, en dépit des "très nombreuses sollicitations", pour enfin parler de l'affaire Dominique Strauss-Kahn. "Je ne l'ai fait (...) que lorsque j'ai estimé que le moment était venu. J'ai dit ce que j'avais à dire et je n'y reviendrai pas", assure-t-elle. Mais pourquoi choisir Laurent Delahousse et pas un autre ? "Parce qu'il fait une bonne émission qui ne se refuse pas, répond-elle. Laurent a du talent, pose les vraies questions avec tact, et a accepté ma seule condition : que ma vie ne se résume pas aux trois dernières années."

Le pacte a en effet été respecté à la lettre par Laurent Delahousse. Ce numéro d'Un jour, un destin retraçait ainsi tout le parcours d'Anne Sinclair, de ses débuts en stage chez Europe 1 au sommet avec l'émission 7 sur 7 sur TF1. Avant, évidemment, un long chapitre sur l'affaire DSK et l'interview que tout le monde attendait. "En échange, il fallait bien accepter de répondre à deux ou trois questions qui passionnent l'opinion et qui engagent ma vie privée. J'ai essayé de le faire le plus pudiquement possible."

Le chapitre du Sofitel "refermé"

Résultat, Anne Sinclair se dit heureuse de ce "très joli film sur [sa] vie" même si elle a eu "l'impression de voir [sa] nécro", rigole-t-elle. D'autant plus qu'en plus de l'excellente audience de l'émission, les retours ont été "incroyablement chaleureux". "Les gens ont dû sentir que j'étais sincère. Peut-être avaient-ils apprécié ma discrétion, que je ne me sois pas répandue dans les médias... Cela m'a permis de refermer ce chapitre", ajoute la directrice éditoriale du Huffington Post, aujourd'hui divorcée de Dominique Strauss-Kahn, dont elle confiait dans l'émission n'avoir "jamais cru" en sa culpabilité, même si elle condamnait un comportement "sot" et "stupide".

Côté professionnel, Anne Sinclair a également refermé le chapitre politique. Car pour son retour à Europe 1, où elle mènera un grand entretien chaque samedi entre 8 h 30 et 9 heures, la journaliste a eu carte blanche. Et elle ne souhaite plus interviewer des politiques. "Je suis toujours passionnée par la chose publique, mais revenir dans le jeu politique en interviewant Copé ou Ségolène, auxquels par ailleurs je ne veux aucun mal, cela ne m'amuse plus beaucoup", confie la journaliste qui a également eu de "belles propositions de chaînes, publiques ou privées". Preuve en est, c'est l'historien Michel Winock, spécialiste de l'histoire de la République française, qui sera son invité demain, samedi 30 août, pour sa grande première.