C'était l'événement télé de la semaine, peut-même de ces derniers mois. Mardi 22 avril, Laurent Delahousse consacrait son émission Un jour, un destin à Anne Sinclair. Pour la première fois depuis trois ans et l'affaire du Sofitel, la journaliste acceptait de répondre à "quelques" questions sur le feuilleton politico-judiciaire qui mit fin aux ambitions présidentielles de Dominique Strauss-Kahn, et marqua le début de la fin d'un couple mythique. Mais a-t-elle pardonné ? "Si je suis là ce soir, c'est que c'est derrière moi", nous dit Anne Sinclair.
Ce rendez-vous exceptionnel a cartonné sur France 2, réunissant plus de 5 millions de téléspectateurs pour 21% de part de marché, avec un pic à 5,4 millions de téléspectateurs (pour 26% de part d'audience) lors de la partie interview. Anne Sinclair permet au magazine de réaliser sa meilleure audience depuis sa création en 2007. France 2 se classe ainsi deuxième derrière TF1 et sa série Unforgettable.
Derrière soi
Avant de répondre aux questions de Laurent Delahousse, Anne Sinclair a vu une grande partie de sa vie défiler dans un documentaire intitulé Le prix de la liberté, réunissant de nombreux témoignages de ses proches : son premier mari Ivan Levaï, père de ses deux fils, ses amis Elisabeth Badinter, Jean et Daniela Frydman ou le regretté Guy Carcassonne, qui fut à ses côtés au tribunal pour la dernière audience au pénal de l'affaire du Sofitel, le 23 août 2011, mais aussi Anne Hommel, conseillère en communication du couple Strauss-Kahn-Sinclair... Tous ont raconté Anne Sinclair et, selon leur point de vue, ce qu'elle a vécu à New York.
Devant Laurent Delahousse, Anne Sinclair est sublime, impressionnante de tranquillité avec ce qu'il faut de chaleur dans les expressions de son visage. DSK a-t-il compris la blessure qu'il lui a infligée ? Elle répond d'un air grave : "Sûrement." Mais a-t-elle pardonné ? "Je suis passée par toute une gamme, un arc-en-ciel, d'émotions, de réactions et ce que je peux vous dire simplement, c'est que c'est derrière moi. Si je suis là ce soir, c'est que c'est derrière moi. Et que ma vie privée est heureusement redevenue privée." C'est sur ces mots que s'achèvent ces trente minutes d'entretien...
Le début de la fin
Plus tôt, Anne Sinclair confiait n'avoir jamais cru aux accusations de viol. Raison pour laquelle elle fonce tête baissée dans la défense de son époux : "Ce que j'ai accepté au su de tout le monde, c'était de me battre aux côtés d'un homme injustement accusé", dit-elle avant d'ajouter : "Tant que j'ai cru que c'était des affaires ponctuelles... On ne quitte pas un homme quand il est à terre et on ne quitte pas un homme là-dessus." Elle dit aussi n'avoir jamais rien su de ses frasques avant qu'elles s'étalent dans la presse, et elle juge avec sévérité ce comportement : "Je pense que c'est un comportement, disons, sot, stupide, incohérent. Le comportement que Dominique a pu avoir alors qu'il était à la veille d'une élection. Je pense que c'était infantile, pas à la hauteur ni de l'homme que je croyais qu'il était, ni du destin qu'il ambitionnait."
Quelques semaines après leur retour en France, le 4 septembre 2011, une autre affaire éclate, celle dite du Carlton de Lille. "En revanche, quand j'ai appris les choses comme vous, petit à petit, il y a un moment où on flanche un peu." Le début de la fin : "Je crois que le ciel m'est tombé plusieurs fois sur la tête." Ce n'est plus qu'une question de mois. Anne Sinclair a déjà repris son destin en main en prenant la tête du Huffington Post français, en reprenant sa carrière là où elle l'avait laissée. La séparation est confirmée discrètement par l'intéressée en août 2012. Puis c'est le divorce de ce couple mythique.