Lundi 26 août, Antoine de Caunes a fait sa rentrée au Grand Journal, lequel faisait sa rentrée pour une dixième saison. Une nouvelle formule qui a été signée par un carton d'audience, l'émission de la chaîne cryptée ayant été suivie par près de 2 millions de téléspectateurs. Décryptage.
"Pour ceux qui ne me connaissent pas, soit parce que vous êtes trop jeunes, soit parce que vous venez d'immigrer dans notre pays, mon nom est Antoine de Caunes et, croyez-le ou pas, mais j'ai déjà présenté ce programme il y a très très longtemps... À l'époque, les téléphones portables n'existaient pas, ni Internet, ni Twitter, ni d'ailleurs les systèmes de réfrigération. Notre planète était encore peuplée de petites créatures velues, une espèce étrange de primates originaires de Basse-Bretagne", lance Antoine de Caunes. Un monologue drôle et bien lifté qui ouvre ce Grand Journal avec un clin d'oeil à Philippe Gildas, maître de cérémonie de Nulle Part Ailleurs à l'époque où de Caunes, pour sa part, jouait les trublions.
Sourire narquois, costume impeccable, saillies, Antoine de Caunes est fidèle à lui-même et s'en sort parfaitement bien. Mais il y a un mais...
Si Antoine de Caunes a fait une rentrée irréprochable, la salle de classe, elle, semblait encore en travaux. Le premier invité, Manuel Valls, a été - trop - longuement interrogé par quatre chroniqueurs politiques. L'interview finissait, comme le soulèvent également nos confrères du journal Le Parisien, par s'essouffler. À ce sujet, le nouveau maître de cérémonie du talk-show de la chaîne cryptée a confié aujourd'hui au Figaro : "Il y a plein de choses à changer. On avait un fil conducteur très chargé. Par exemple, hier, c'était un faux exemple, on n'aura jamais un invité qui occupera le plateau de 19h10 jusqu'aux Guignols. On aura deux sujets."
La version de Get Lucky des Daft Punk au ukulélé et en flamand d'Arié Elmaleh était peu convaincante. On avait l'impression de se retrouver devant une pâle copie de son frère Gad Elmaleh chantant son Petit oiseau si tu n'as pas d'aile, avec nettement moins d'entrain.
Enfin, à trop vouloir s'éloigner du côté trop promo qu'avait pris Le Grand Journal depuis ces dernières années, on en aurait presque oublié que Benoît Poelvoorde, autre invité de l'émission, était venu présenter son film Une place sur la terre. On est loin du talk-show à l'américaine recherché par la chaîne. Et la première partie bien trop longue aura même empêché Augustin Trapenard d'assurer sa chronique littéraire. Le pauvre est arrivé au moment du générique de fin...
Heureusement, si Antoine de Caunes était parfait dans son rôle de chef d'orchestre, Doria Tillier mérite elle aussi un "bon point". En cagole du Sud exubérante et nunuche, la Miss Météo était divine. Et le "double péné" sorti de sa bouche glossée à souhait et faisant frissonner les mâles autour de la table, nous, on en redemande...
Et Antoine qu'en pense-t-il ? Interrogé par Le Figaro, il a répondu : "Je suis un insatisfait chronique. Je n'ai jamais été heureux à la sortie d'un plateau. Hier soir, j'avais la mécanique en tête, je n'étais pas dans le plaisir." C'est dit. Conclusion : si Antoine de Caunes semble bel et bien le seul à pouvoir redonner un nouveau souffle au fameux "esprit Canal", Le Grand Journal, lui, reste encore à dépoussiérer. Mais avec les promesses de davantage d'imprévus et de moins d'arrogance de la part de de Caunes, on garde l'espoir de découvrir bientôt... le Grand Bordel !
Chloé Breen
Le Grand Journal, présenté par Antoine de Caunes, tous les soirs à 19h10 sur Canal+.