Pendant qu'Amandine Bourgeois, pour qui elle façonna L'Homme de la situation, réclame Du Temps, Ariane Moffatt, elle, fait preuve d'un empressement gagnant. Révélée grâce à La Bonne Etoile de M, la Québécoise s'est irrésistiblement imposée dans l'Hexagone avec la folk gouailleuse de Je veux tout, qui sonnait comme le quémandage impertinent d'une gamine élevée au jazz. "Tout, tout de suite et ici".
Insatiable, l'artiste de 30 ans avait été introduite en nos frontières dès 2004 par Matthieu Chedid, qui l'avait repérée aux Franco de Montréal et fait jouer en France. Après y avoir fait ses armes et prouvé son goût dévorant pour la scène en première partie d'Alain Souchon, la revoici qui ouvre le bal pour M sur la route de sa tournée en aguicheur Mister Mystère - aux Zénith de Clermont-Ferrand, Montpellier et Toulouse dans les prochains jours.
Logiquement nommée aux dernières Victoires de la Musique dans la catégorie Révélation scène, Ariane Moffatt est ce soir-là repartie bredouille, mais a déjà dans son escarcelle des marques de reconnaissance aussi prestigieuses que ce Grand Prix de l'Académie Charles-Cros décerné l'an dernier pour son album Dans tous les sens (déjà le troisième de sa jeune carrière transatlantique), également lauréat de trois Felix outre-Atlantique, qui compile une bonne partie des énergies éclectiques de la demoiselle (pop-rock, jazz, électro...). Aperçu avec un live (captation au Bataclan) de son "classique" Le Coeur dans la tête et le clip de Jeudi 17 mai, ci-dessus.