Artus explose les compteurs depuis la sortie au cinéma de son film baptisé Un p'tit truc en plus. Son long-métrage a dépassé la barre des 9 millions d'entrées et se rapproche un peu plus du top 40 des plus gros succès de l'histoire du box-office français ! Victor-Artus Solaro de son vrai nom avait confié sur TF1 qu'il tenterait de faire le bien autour de lui, s'il venait à devenir millionnaire. "J'aimerais construire un centre pour les personnes handicapées. Un endroit où des handis et des valides passeraient des vacances ensemble, dans des lieux adaptés, beaux, avec de beaux designs, de la belle déco où ils se sentent bien et où tout est adapté", avait-il détaillé. Et il semblerait que ce soit bientôt chose faite ! En effet, le comédien a annoncé vouloir créer deux Club Med handicap 5 étoiles mais si l'intention est louable, certains s'interrogent.
C'est auprès de nos confrères du Parisien que le réalisateur a confié son projet de créer "un Club Med pour des gens en situation de handicap", et a expliqué "rêver d'un village-vacances de standing 5 étoiles, car ce n'est pas parce qu'il y a des handicapés dedans qu'il faut que les lieux soient glauques". L'un de ces clubs serait construit à la mer, alors que l'autre prendrait forme à la montagne, avec, pour les deux, l'appellation d'Un p'tit truc en plus, en clin d'oeil à son film. Handicap.fr a décidé de poser la question à des associations de personnes handicapées afin d'avoir leur avis sur la question et les réponses sont mitigées. Le collectif handicaps, qui regroupe 50 associations, a, par exemple, répondu que "L'intention d'Artus est louable (offrir des lieux de vacances de qualité, accessibles et adaptés aux personnes handicapées) mais peut être perçue comme maladroite, voire contre-productive, si elle encourage la séparation entre personnes handicapées et 'valides'".
"Il est certain que l'accès aux vacances est un sujet souvent peu, voire pas, traité par les politiques publiques, tant en termes de coût, de quantité et de qualité de l'offre. L'enquête sur le drame du gîte de Wintzenheim à l'été 2023 où dix adultes en situation de handicap et leur accompagnateur avaient péri dans un incendie, a mis en exergue l'urgence à restaurer et améliorer les lieux de vacances adaptées organisées", a poursuivi ce même collectif. De son côté, Luc Gateau, président de l'Unapei, une association dédiée aux personnes avec un handicap mental, a déclaré que ce n'était pas du tout une mauvaise idée que celle proposée par Artus, au contraire !
"Aujourd'hui, les séjours de vacances adaptées existent mais restent rares. Une initiative allant dans le sens de l'accès aux vacances pour tous mérite d'être saluée, à condition qu'elle réponde aux besoins d'accompagnement propres à chacun et qu'elle soit accessible au plus grand nombre à un prix raisonnable. Ces séjours ne doivent pas occulter la nécessité de rendre l'ensemble de la société adaptée aux besoins des personnes en situation de handicap, et cela, toute l'année et en tout lieu", a-t-il longuement détaillé. Odile Maurin, présidente d'Handi-Social, elle ne mâche pas ses mots... Celle qui défend les droits des personnes malades et/ou handicapées et lutte contre le validisme, a confié à Handicap.fr : "Artus fait des propositions hyper validistes. Ce qui serait beaucoup plus adapté, c'est que tous les lieux de vacances, 5 étoiles ou non, soient adaptés aux personnes handicapées et qu'elles y soient toutes accueillies au même titre que les personnes valides (...) Artus se contente de proposer une cage dorée pour se donner bonne conscience". Le débat est lancé !