Nombreux sont celles et ceux qui ont vécu, dans les lieux des attaques de 13 novembre à Paris et en Seine-Saint-Denis, des moments particuliers dans le passé. Des moments dont le souvenir ressurgit à l'heure du drame. Afin de rendre hommage aux victimes et à leurs proches tout en rappelant que ces endroits sont des lieux de fête, de rire et de partage, les humoristes Eric Judor et Ramzy Bedia ont publié sur leur page Facebook une image du tournage de Seuls Two (2008), dont une scène s'est déroulée sur la terrasse du Carillon.
"Nous, on va continuer d'essayer de faire marrer, et vous allez essayer de vous marrer. C'est tout ce qu'on sait faire, c'est tout ce qu'on peut faire aujourd'hui. Continuer." C'est par ces mots que le duo Eric et Ramzy a témoigné son émotion après les terribles fusillades qui ont eu lieu dans Paris. Un cliché accompagne ces paroles, ainsi qu'une vidéo avec les hashtags "#jesuisenterrasse et #tousaubistrot" : celle de la scène de leur film Seuls Two, tournée il y a huit ans, en juillet 2007, dans le bar-café Le Carillon. A l'époque, ils jouaient dans un silence de mort, les rues environnantes totalement désertes, puisqu'ils étaient - intrigue du film oblige - étrangement tout seuls à Paris. Des images qui, a posteriori, glacent le sang... Vendredi, quinze personnes ont perdu la vie à la terrasse du café situé à l'angle des rues Bichat et Alibert, rappelle Le Figaro.
Seuls Two, sorti le 25 juin 2008, suit les mésaventures de Gervais, policier à Paris. Maladroit et entêté, est la risée de son commissariat. Depuis des années, il file sans relâche un esthète de la cambriole, drôle et narquois, Curtis, qui, chaque fois, lui échappe et le ridiculise. Un beau matin, après une course-poursuite manquée, Gervais se réveille dans une capitale vidée de tous ses habitants. Tous ? Pas tout à fait. Un second individu fonce dans les rues désertes au volant d'une Formule 1 : Curtis ! Voilà nos deux héros seuls au monde, peut-être l'occasion d'enterrer la hache de guerre et de profiter de la situation... Mais ce serait sans compter sur la droiture de Gervais et surtout sur son obstination. Pour lui, la place de Curtis est en prison et rien ne saurait le faire dévier de sa mission...