Michel Blanc, inoubliable interprète de Jean-Claude Dusse dans Les Bronzés, est décédé d'une crise cardiaque à l'âge de 72 ans comme l'a rapporté en premier Paris Match . Son départ a secoué le milieu du cinéma, ses proches, ainsi que ses admirateurs. Samedi 5 octobre, lors de l'émission C l'hebdo sur France 5, Jean-Paul Rouve, acteur et ami proche, a rendu un hommage touchant à Michel Blanc. Le comédien de 57 ans, encore sous le choc, confie avoir du mal à réaliser : "J'ai envie de l'appeler, lui dire 'qu'est-ce qu'il se passe, il paraît que tu es mort'", a-t-il déclaré sur le plateau.
Les deux hommes avaient tissé des liens forts au fil des années, partageant plusieurs tournages mémorables comme Les Souvenirs, Les Cadors, ou encore Les Nouvelles Aventures d'Aladin. Jean-Paul Rouve regrette d'ailleurs qu'ils n'aient jamais eu l'occasion d'écrire ensemble : "On a fait toutes les combinaisons sauf celle-là", a-t-il confié en assurant que c'était son seul et unique regret.
L'interprète de Gabriel Matzneff dans Le Consentement ne cache pas qu'une des particularités de Michel Blanc, outre son immense talent, était son humour marqué par une grande autodérision. "Il savait beaucoup se moquer de lui-même", raconte Jean-Paul Rouve, qui décrit un homme profondément attachant, mais aussi un peu hypocondriaque. "Quand je lui téléphonais, je prévoyais une heure parce qu'il faisait des digressions, il vous parlait de sa vie, de ce qu'il avait mangé la veille et pourquoi il ne l'avait pas bien digéré", se souvient-il en riant.
Au-delà de sa santé, Michel Blanc avait une autre obsession, révélée par son ami : les travaux dans son immeuble parisien. "Son obsession, c'était aussi les travaux. Il y avait toujours du bruit chez lui. Quand on tournait, je lui demandais souvent 'T'as bien mangé hier Michel ?' et il répondait 'Oh m'en parle pas ! C'était dégueulasse, les pâtes trop cuites...'", a confié le scénariste. Malgré les petites contrariétés du quotidien, le comédien en riait avec son fameux oeil "enfantin" face à ces tracas.
Michel Blanc, qui vivait depuis plusieurs années dans le quartier du Marais à Paris, était un visage familier pour ses voisins et commerçants. Thérèse, la patronne de la brasserie Ma Bourgogne, se souvient de ce septuagénaire attachant qui venait régulièrement : "Il venait presque tous les soirs à l'apéro, souvent seul. Il dînait ici ou emportait un plat", a-t-elle rapporté dans les colonnes du Parisien.
Pourtant, le membre du groupe Splendid n'était pas un homme seul. Ce dernier partageait depuis une quinzaine d'années la vie de la styliste sénégalaise Ramatoulaye Diop, une relation discrète qu'il préférait préserver des projecteurs.
Sa mort laisse un vide immense dans le cinéma français, mais aussi dans le coeur de ses proches, comme l'a souligné Gérard Jugnot sur Instagram : "Putain Michel, qu'est-ce que tu nous as fait", avait-il écrit. Si Michel Blanc est parti, ses amis, comme Jean-Paul Rouve, continuent de faire vivre son souvenir à travers des anecdotes où se mêlent rire et émotion. Une chose est sûre : l'acteur aura su marquer les esprits aussi bien sur scène que dans son quotidien, simple et ponctué de petites obsessions.