Solidarité féminine oblige, mardi matin dans la presse, bon nombre de femmes journalistes montent au créneau pour défendre Audrey Pulvar, évincée lundi de l'antenne d'i>TELE en raison de sa relation avec Arnaud Montebourg. Toutes, sans exception, reconnaissent le professionnalisme de l'ex-présentatrice du 19/20 de France 3 et ne comprennent pas cette rapide mise à l'écart.
Machisme ?
Michèle Cotta, ex-journaliste et actuellement vice-présidente de IDF1, n'y va pas par quatre chemins dans France Soir : "C'est nettement prématuré de l'évincer maintenant (...) Je pense qu'on n'aurait pas fait la même chose si un homme journaliste couchait avec une femme politique. Parce que ça existe". A celles et ceux qui accusent Albert Ripamonti, directeur de la rédaction d'i>TELE, de machisme, il répond qu'il ne s'agit pas là d'une "sanction", et qu'i>TELE "a toujours besoin d'elle". Christine Ockrent, qui partage la vie de Bernard Kouchner, "regrette cette décision" dans Le Parisien, Audrey Pulvar étant une journaliste "ayant toujours manifesté son indépendance".
Les précédents
Beaucoup s'étonnent, la classe politique en tête, de la rapidité de cette décision. Michèle Cotta rappelle à juste titre qu'Anne Sinclair n'avait quitté son poste qu'une fois Dominique Strauss-Kahn nommé ministre des Finances. Quant à Béatrice Schönberg, épouse de Jean-Louis Borloo, elle avait gardé son siège jusqu'au début de la campagne électorale en 2007. A l'époque, la journaliste de France 2 avait estimé que les femmes "avaient beaucoup perdu dans cette histoire".
Audrey Pulvar s'en va, Valérie Trierweiler reste. La compagne de François Hollande, journaliste politique sur Direct 8, n'a pas l'intention de céder à la pression médiatique. Audrey Pulvar était, jusqu'à sa mise à l'écart, son modèle en la matière : "Pourquoi les femmes du métier devraient-elles continuer à payer le prix fort ? C'est injuste ! Audrey Pulvar m'a aidée à prendre cette décision", expliquait-elle dans le JDD en octobre dernier après la déclaration d'amour de son compagnon dans Gala. Les récents événements vont-ils pour autant faire changer d'avis son patron ? Contactée par la rédaction, la direction de la communication de Direct 8 ne laisse planer aucun doute : "La position de Direct 8 ne change bien sûr pas. Valérie Trierweiler prépare même une nouvelle émission politique en vue des élections présidentielles de 2012". Aucun de ses invités n'ignorait sa situation familiale lors de ses interviews politiques à l'époque, "et aucun n'a trouvé à y redire durant l'exercice de [s]on métier". Une "hypocrisie", selon elle. Et si François Hollande devenait un jour le candidat officiel des militants PS à l'élection présidentielle ? "Je me poserai la question le moment venu, si moment il y a", concluait-elle auprès du JDD. Verdict dans une dizaine de mois.