Qu'il était loin, le Barack Obama enjoué et vindicatif, qui grâce à son désormais célèbre "Yes we can" était entré à la Maison Blanche par la grande porte...
Ce jeudi 6 septembre, en conclusion d'une convention démocrate marquée par le discours de Bill Clinton, Barack Obama a pris le micro devant une salle comble du côté de Charlotte. L'homme vient d'enchaîner quatre dures années à la tête de la première puissance mondiale, et cela se sent. Désormais, il est plus pragmatique, mais tout aussi combatif qu'à ses débuts. Mais il reste le père de famille attentionné et très attaché à sa famille. A la fin de son long discours, sa femme Michelle et leurs deux filles, Malia et Sasha, le rejoignent sur scène. Embrassades, accolades et regards tendres, la famille s'étreint avant de saluer une salle comble. Barack Obama est heureux, visiblement soulagé après sa prestation très attendue.
Devant une assemblée acquise à sa cause, le président est apparu usé et fatigué par la gestion d'une crise mondiale et de deux guerres... Mais le charisme est toujours là, et le discours fait mouche. "Je ne vais pas prétendre que la voie que je propose est simple ou rapide... Mais elle mène vers un endroit meilleur. Vous m'avez élu pour que je vous dise la vérité", déclare-t-il. Durant trois quarts d'heure, Barack Obama va ainsi s'appliquer à défendre son programme et à expliquer son plan d'action pour les prochaines années, s'appuyant sur les classes moyennes à qui il estime avoir redonné leur place au sein d'une Amérique qui faisait la part belle aux puissants. Une vision bien loin de celle des républicains : "La nôtre, c'est un combat pour restaurer les valeurs qui ont permis de bâtir la plus large classe moyenne et l'économie la plus solide que le monde ait connue. Oui, notre route est plus longue, mais nous voyageons ensemble. On ne laisse personne au bord du chemin."
Trouvant les mots justes comme l'avait la veille fait Bill Clinton, le président s'est évertué à démonter le programme de Mitt Romney et de son colistier, Paul Ryan : "Je ne crois pas que réduire les impôts pour les millionnaires aide un étudiant à payer ses études à l'université. Si vous rejetez la notion que les promesses de cette nation sont uniquement réservées à quelques privilégiés, vous devez faire entendre votre voix." Devant un parterre de célébrités venues soutenir la candidature de l'actuel locataire de la Maison Blanche, ce dernier a su trouver les mots pour se montrer conquérant et apparaître comme un candidat présidentiable bien plus crédible que son adversaire, n'oubliant pas de mentionner les grosses lacunes de Mitt Romney en matière de politique internationale.
Si les mots, le ton et l'attitude étaient bien différents à Denver il y a quatre années maintenant, Barack Obama se pose toujours comme le grand favori à sa propre succession. Son programme fait mouche, ses arguments touchent et les militants sont plus qu'enthousiastes. Une phrase revient d'ailleurs souvent chez eux : "Oussama Ben Laden est mort et General Motors est vivant !" Un symbole fort du mandat Obama.
A la fin de son discours, longuement applaudi par la salle, c'est en famille que l'actuel président a salué la foule. Entouré de sa femme Michelle, qui jouit d'une popularité jamais atteinte par une First Lady, et de ses deux filles, qui ont grandi sous les yeux du peuple américain, il a invité ses soutiens à le rejoindre sur scène, pour clôturer une convention démocrate où l'optimisme le disputait à l'enthousiasme.