Alors que le ministère avait requis à l'encontre de Basile Boli deux ans de prison avec sursis et 30 000 euros d'amende pour abus de confiance, l'ancien international tricolore a vu sa procédure annulée par le tribunal correctionnel de Nanterre.
L'ancien joueur de l'Olympique de Marseille, vainqueur de la ligue des champions face à l'AC Milan en 1993, rencontre durant laquelle il avait inscrit un but décisif de la tête, était soupçonné d'avoir détourné entre 2007 et 2008 pas moins de 250 000 euros de fonds issus d'une subvention à destination de l'association Entreprendre et réussir en Afrique (ERA), dont il était le secrétaire général.
Au cours de l'audience, la 14e chambre correctionnelle a déclaré l'annulation des auditions des prévenus sous le régime de la garde à vue, du procès-verbal de synthèse du parquet et des citations à comparaître, estimant que leurs "carences" ne garantissaient pas un procès équitable aux suspects et ne permettait pas au tribunal de statuer sur le fond.
"Le tribunal de Nanterre, au terme d'un travail d'analyse considérable, vient de sanctionner la manière dont la procédure a été mise en oeuvre à l'égard de M. Boli", a confié à l'issue de l'audience Me Grégoire Lafarge, son avocat. Même son de cloche chez Patrick Givanovitch, délégué général de l'association et bras droit de l'ancien footeux, lui aussi poursuivi pour abus de confiance dans la gestion d'une association.
Si le parquet a encore la possibilité de faire appel de la décision, cette dernière sonne comme un soulagement pour Basile Boli, qui avait connu la garde à vue. Pour sa défense, le sportif avait expliqué qu'il n'aurait pu s'enrichir sur le dos de son association, ajoutant qu'il avait tout fait "pour un continent dont [il est] l'enfant" et ainsi "redonner un peu de ce qu'[il] a reçu", lui qui a vu le jour à Abidjan en Côte d'Ivoire.