Dans l'épisode de Dix pour Cent qui lui était consacré, on découvrait une Béatrice Dalle pudique, qui interdisait à un réalisateur de montrer son corps... Un épisode plus proche de la réalité qu'on ne le croit ? En tout cas, l'actrice l'assume : à 59 ans, et malgré sa façon plutôt crue de s'exprimer, elle n'a jamais perdu sa pudeur. Et si "rien" n'est tabou avec elle, comme elle l'a confié à nos confrères de Gala cette semaine certaines remarques l'ont beaucoup choquée.
Notamment une, faite par Serge Gainsbourg alors qu'ils enregistraient l'émission Lunettes Noires pour Nuit Blanches avec Thierry Ardisson. Une interview en 1989 qu'elle n'a toujours pas digérée. "Quand Gainsbourg me dit que j'ai les 'yeux vicelards', je suis choquée parce que je suis une gamine à l'époque, que je suis tout sauf une allumeuse. Je l'aurais été, je l'aurais assumé ! Toucher à l'intégrité physique ou morale de quelqu'un, ça, c'est vraiment moche", estime-t-elle aujourd'hui avec sa franchise habituelle.
Et pas question de lui parler de certaines scènes qu'elle a accepté dans ses films : jouer nue ne veut pas dire, pour elle, devoir tout accepter dans la vie. "Je suis une grande pudique. Comme je le dis, je ne me suis jamais mise en maillot de bain devant mes potes, alors que je suis à poil dans 37°2 le matin. Je n'en ai jamais eu honte. Cette nudité n'était pas gratuite, elle servait le rôle. Ma pudeur, elle est ailleurs", argumente-t-elle.
Et si ce film l'a marquée à vie, à tel point qu'elle s'est rendue l'an dernier à l'enterrement du réalisateur Jean-Jacques Beneix main dans la main avec son partenaire Jean-Hugues Anglade, c'est aussi qu'il lui a permis d'échapper définitivement à sa famille très toxique. Abusée par son grand-père, elle n'y avait pas été crue.
"Quand avec ma cousine on s'est plaint de notre grand-père, on nous a traités de 'petites vicieuses'. OK les gars, bon ben autant se casser de cette famille. Ce que j'ai fait à 14 ans", se rappelle aujourd'hui l'ex-fiancée de JoeyStarr. Et si elle ne veut pas se considérer comme une victime aujourd'hui, pas question de donner des leçons aux autres femmes.
"Je ne suis pas indifférente aux autres victimes d'agression sexuelle. Je comprends qu'on ne réagisse pas comme moi. Je ne me pose pas en exemple. Mais c'est comme ca, je suis solide, je reste entière. J'ai continué mon chemin et c'est moi qui ait gagné, en fin de compte. Le bon Dieu m'a offert une belle vie, quand mon grand-père a été puni avec une vie de merde", conclut-elle. Une femme forte, et qui ne laissera rien passer !