Béatrice Dalle a accordé une interview à Télé Star pour son dernier numéro, à l'occasion de la sortie du septième volet des téléfilms Disparition inquiétante, où elle forme un duo de policiers avec l'acteur Roman Kolinka. Au cours de cet entretien, l'actrice de 59 ans n'a pas hésité à aborder la question des violences sexistes et sexuelles faites aux femmes puisque c'est un sujet qui revient dans le long-métrage. Plus particulièrement, elle a tenu à réaffirmer ses positions claires et sans langue de bois concernant les lourdes accusations portées contre son ami Jacques Doillon.
Pour rappel, le réalisateur de 80 ans est accusé par les actrices Judith Godrèche, Isild Le Besco et Anna Mouglalis de viol, agressions sexuelles et harcèlement sexuel. Leurs dépositions ont mené au placement en garde à vue de Jacques Doillon en juillet dernier, avant qu'il ne soit relâché pour raisons médicales. L'affaire est toujours en cours.
Face aux accusations de viol visant Jacques Doillon, Béatrice Dalle une nouvelle fois, n'a pas mâché ses mots. L'actrice, connue pour son franc-parler, a exprimé son "étonnement" concernant les plaintes déposées longtemps après les faits présumés. "Je ne comprends pas que, des années après, certaines comédiennes portent plainte", a-t-elle affirmé, tout en insistant sur le fait qu'elle soutenait les victimes d'abus. Elle a malgré tout tenu à préciser que, dans une situation similaire, elle aurait agi différemment : "Si ça m'était arrivé, je serais allée directement chez les flics."
Cette déclaration s'explique en partie par la longue relation d'amitié qu'elle entretient avec lui. "Je l'appelle souvent, ça m'a choquée ces accusations contre lui", a-t-elle confié. Béatrice Dalle continue donc de défendre celui qu'elle considère comme un proche, et ne coupera pas le contact avec lui. Des déclarations peu communes, à l'ère de MeToo.
Béatrice Dalle n'en est pas à sa première déclaration controversée sur les abus sexuels dans le milieu du cinéma. Elle avait déjà partagé son opinion sur le mouvement MeToo et sa propre expérience avec Harvey Weinstein, l'ancien magnat du cinéma accusé d'agressions sexuelles. "S'il s'était mal comporté un seul instant, c'était une patate dans sa gueule avec ses 83 oscars", avait-elle lancé sans détour à l'époque, face à Mouloud Achour dans Clique.
L'actrice reconnaît toutefois que toutes les femmes n'ont pas la même force ou la même liberté d'action face à des hommes de pouvoir. "Une femme qui a vraiment peur de perdre son travail, une mère de famille, peut accepter des choses ou ne pas oser parler", a-t-elle expliqué en admettant tout de même que, dans certains cas, le rapport de force entre un prédateur et ses victimes pouvait rendre la dénonciation immédiate extrêmement difficile.
Jacques Doillon est présumé innocent des faits reprochés jusqu'à la clôture de l'affaire par la justice.