De passage aux Fêtes de Grignan où elle brille dans le costume de Lucrèce Borgia, la si détestée et sulfureuse fille naturelle du cardinal espagnol Rodrigo Borgia (le pape Alexandre VI), Béatrice Dalle en profite pour se dévoiler dans les colonnes du Parisien.
Au sommet avec cette adaptation de la pièce de Victor Hugo qui constitue sa toute première performance au théâtre, Béatrice Dalle savoure mais n'oublie pas d'où elle vient. Elle doit notamment beaucoup à Dominique Besnehard, l'acteur et agent de stars. "Il est l'homme de ma vie, avoue-t-elle. Sans lui, je serais ou en prison ou morte. Ou mariée avec le prince Charles." Autant dire que la troublante Béatrice Dalle a évité quelques fossés. "Je vous jure que c'est vrai, renchérit-elle. J'aime autant les punks que les aristos et j'adore ce type. Quand il s'est marié, j'ai fait une dépression !"
Incassable, Béatrice Dalle apparaît à 49 ans comme une femme épanouie qui ne craint plus rien. Celle qui est venue de la rue croit savoir que les gens la trouvent dangereuse. Mais la femme derrière la personnalité publique a elle aussi ses angoisses, dont une peur bleue en particulier : celle des enfants. "Franchement, les bébés, ça me fait trop peur. Et tout ce discours qui veut qu'une femme soit forcément génitrice, ça m'insupporte", tonne la comédienne. Cash et "sans concession", comme elle aime à se définir, Béatrice Dalle avoue fièrement n'avoir "jamais revendiqué être un exemple". La JoeyStarr au féminin n'a pas la langue dans sa poche. Elle assume autant le personnage public que la femme au physique si particulier et reconnaissable. "Si ça plaît, tant mieux. Si ça ne plaît pas, je m'en fiche", assure l'intéressée.
Femme de caractère, Béatrice Dalle dit avoir été toujours sereine dans ses choix. On n'évite pas les erreurs, mais la sulfureuse actrice sait en tirer les conséquences pour avancer. "Si vous aimez les gens, vous n'avez pas le droit de leur mentir, pense avoir appris la comédienne. Ça ne les aide pas. Même chose pour les films. Je n'en ai jamais fait pour de mauvaises raisons. Sinon, j'aurais bien plus de pognon !" Une philosophie qu'on n'est pas près de voir disparaître, et c'est tant mieux.