Dans son entretien croisé avec le linguiste Claude Hagège dans Libération, Béatrice Dalle s'épanche longuement sur son histoire d'amour avec... la drogue. L'actrice, qui n'avait jamais nié ses addictions passées jusqu'ici, se confie sans fard sur la relation qu'elle longtemps entretenu avec les drogues, elle qui dit avoir "tout testé". "Il y a certaines drogues qui ne vous font pas perdre pied et vous ouvrent au contraire à l'extérieur", se défend notamment l'actrice qui dit avoir beaucoup aimé "les opiacés car ils exacerbent tout : la sensualité, la curiosité, le goût des autres".
"J'ai pris beaucoup d'héroïne - on dit que c'est la pire des drogues, certes -, je sais qu'elle m'a conduite dans des gouffres, reconnaît l'ex de JoeyStarr. Après, on le sait bien, ce qui est horrible, c'est qu'on accroche. Et le manque, c'est une vraie souffrance physique et une dépendance psychologique." Et de raconter une anecdote : "Quand on est accro à l'héro, on n'a même plus besoin d'amant, d'ami. J'ai découvert l'héroïne avec un amoureux, et toutes les sensations d'une histoire d'amour qui commence étaient exaltées. Mais quand il n'y avait plus de drogue, on s'ennuyait forcément, ce qui n'aurait peut-être pas été le cas si on n'avait pas été obsédés et tenus par l'héro."
J'ai fait plein de cures, ça ne marchait pas, je les faisais pour faire plaisir à des hommes mais, à peine l'histoire finie, je retournais chez le dealer
Séduite par ces expériences, Béatrice Dalle tombe dans une forme de servitude par rapport à la drogue. Elle savoure encore plus le "moment de la découverte qui est incroyable", parce que "tout devient plus beau, plus chaud". "Avant de tomber dans ce truc horrible d'accoutumance", rajoute-t-elle.
Lorsque Claude Hagège lui demande si elle a réussi à s'en sortir, la volcanique comédienne de 52 ans ne répond pas oui de suite. "J'ai fait plein de cures, ça ne marchait pas, je les faisais pour faire plaisir à des hommes mais, à peine l'histoire finie, je retournais chez le dealer. Et puis, un jour, j'ai dit : 'C'est moi qui en ai marre, c'est moi qui "drive" ma vie, je ne me sèvre pas pour obéir à un type' .Et à partir de là, j'ai arrêté du jour au lendemain", confesse-t-elle.
Interview à retrouver en intégralité dans Libération, numéro du 5 et 6 août 2017.