Hollywood a peut-être la mémoire courte mais Ben Affleck a retenu la leçon. Passé dans la moulinette des blockbusters et broyé pendant huit ans dans une somme de films décérébrés, parmi lesquels le flop ultime Daredevil (2003) de Mark Steven Johnson, l'acteur s'est démené pour effacer sa triste ardoise en passant derrière la caméra. Et alors qu'il a retrouvé sa crédibilité d'acteur en devenant réalisateur, il continue d'éviter comme la peste les superproductions.
En l'espace de quelques heures, la rumeur s'est transformée en proposition, elle-même réécrite en annonce quasi officielle. Courtisé par Warner Bros., Ben Affleck allait certainement réaliser le film de super-héros Justice League, clairement inspiré du carton Avengers puisque centré sur une troupe de super-héros fantastiques. Et puisqu'il ne souhaite pas réaliser de film sans en être acteur, les médias n'ont pas tardé à évoquer la possibilité qu'il puisse réendosser un costume moulant.
Sitôt annoncée, sitôt tuée, la chose était vite rembobinée par les représentants de Ben Affleck, qui précisaient que le studio souhaitait simplement le rencontrer pour discuter du film, mais qu'il semblait fort peu probable que le réalisateur accepte. Après avoir compté sur l'intérêt de Christopher Nolan, la Warner espérait ainsi s'attirer les faveurs d'un autre cinéaste respectable. Il semble aussi que David Yates (les quatre derniers Harry Potter) ait lui aussi décliné l'offre pour se consacrer à une nouvelle version de Tarzan.
Ce n'est pas la première fois que Ben Affleck se refuse à la machine hollywoodienne. Placé dans la shortlist des réalisateurs pour rebooter Superman, il avait avoué qu'il n'était pas prêt à assumer l'ampleur d'une superproduction - une manière de dire qu'il ne voulait plus répondre aux diktats des studios. Il expliquait alors : "Le point positif d'avoir fait toutes sortes de films en tant qu'acteur, c'est qu'on apprend les pour et les contre de la tentation de faire un très gros film parce que ça coûte très cher." Il a donc laissé la place à Zack Snyder (Watchmen) pour mettre en scène Man of Steel.
Bien plus à l'aise dans un cinéma moins épique, Ben Affleck est attendu devant et derrière la caméra du polar Argo, avec Alan Arkin, John Goodman et Bryan Cranston. Le film sort le 7 novembre.